Abdel Salime Garba est un Expert-Comptable béninois basé au Sénégal. Le 28 octobre 2022, il était à Cotonou dans le cadre d’une séance d’information et de sensibilisation des PME et Startups béninoises sur les opportunités de financement qu’offre la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM). C’était avec Pauline Atioukpè Hountondji, Directrice de l’antenne de la BRVM du Bénin et de Latifou Garba, Gérant du Cabinet CIFiC-Bénin. En marge de cette activité et malgré un emploi du temps chargé, il a bien voulu accorder une interview à votre journal pour mieux comprendre ce qu’est la Bourse régionale des valeurs mobilières. Lisez!
L’investisseur : Pourquoi la séance de sensibilisation n’était ouverte qu’aux PME et Startups ?
Abdel Salime Garba : Le financement dont il est question concerne trois compartiments. Le premier compartiment concerne les grandes entreprises ; le second, les Moyennes entreprises et le troisième les Petites et moyennes entreprises et les Startups. Ce troisième compartiment est créé il y a à peine six ans. Il a besoin d’être connu par tous les entrepreneurs qui se trouvent dans ce compartiment et qui souhaiteraient bénéficier d’une levée de fonds.
Le financement par la BRVM, est-ce un prêt ?
Non, le financement dont il est question n’est pas un prêt. Il s’agit plutôt d’une cession par l’entreprise demanderesse de 10% de ses parts au marché boursier. Ce n’est donc pas un prêt qui implique obligatoirement un remboursement. Une fois les 10% cédés ou vendus, la BRVM a la faculté de faire rentrer dans l’entreprise ayant fait cette option, de nouveaux actionnaires.
Quels avantages la BRVM offre-t-elle aux entreprises agissant ainsi ?
Les avantages sont nombreux. Il y a l’accroissement de la notoriété de l’entreprise qui prend de la valeur sur le marché. Elle acquiert automatiquement plus de visibilité dans les huit pays de l’UEMOA et à l’international contrairement à ce qu’elle était avant. Elle détient ainsi un moyen pour lever des fonds et cela peut lui permettre aussi de s’attirer d’autres investisseurs qui sont intéressés par ses activités à l’international.
Comment se fait la cotation en Bourse?
La cotation en Bourse respecte des exigences. On passe d’abord par un diagnostic, un état des lieux de l’entreprise. On regarde donc le niveau qu’elle a atteint en ce qui concerne les critères exigés. Une fois qu’elle est évaluée, des actions sont effectuées pour la mettre en conformité. Et une fois que le dossier est confirmé conforme, il est soumis à un arrangeur qui est une sorte de SGI (Société de gestion et d’intermédiation). Cette SGI, un listing sponsor peut être un Cabinet d’expertise comptable agréé par une autorité des marchés financiers de l’UEMOA. Et c’est ce listing sponsor qui se charge d’analyser le dossier, d’en déterminer le taux d’exécution, de faire le montage final, de vérifier si tout est correct et enfin de le soumettre aux marchés financiers de l’UEMOA.
La durée du processus entre le moment où l’Assemblée générale extraordinaire a décidé que l’entreprise va rentrer en bourse et le moment où elle entre effectivement en bourse est de 21 jours en principe. De même, il faut trois à six mois d’attente à l’entreprise entre le moment où elle a envie de lever des fonds et le moment où elle entre effectivement en bourse.

Quelle est la différence entre une Société Anonyme (S.A) et une Société à responsabilité limitée (SARL)?
Sur le marché financier et donc dans le monde des affaires, une S.A est plus indiquée. Elle est plus crédible et a une plus grande notoriété car disposant d’un très important organe de gestion qu’est le Conseil d’administration. C’est cela qui la rend plus visible, lisible et crédible auprès des investisseurs et partenaires nationaux et étrangers. Par contre, comme l’indique sa dénomination, la Société à responsabilité limitée est limitée. Ce qui évidemment la limite dans son ouverture à des partenariats. C’est vrai, les deux figurent dans la catégorie des sociétés à capitaux. Mais la S.A est plus crédible que la SARL.

Interview réalisée par Kolawolé Maxime SANNY