La mise en œuvre de réformes est soumise à certains principes de gouvernance qui permettent d’en faire une réussite ou un échec. Dans une contribution rédigée en 2021 et parvenue à notre Rédaction, le béninois, expert-consultant en gouvernance, stratégie et conduite du changement, président du Cabinet Global Dynamis Consult, Canal Winchester, Ohio (USA), Edmond SOTONDJI, MBA, MPM a partagé des astuces à mettre en pratique pour réussir la mise en œuvre des réformes dans les Etats africains. Il y invite les dirigeants africains à adopter une démarche de conduite du changement dans le processus de mise en œuvre de tous leurs projets de réforme. Lire ci-dessous, l’intégralité de ladite contribution.
Contribution d’Edmond SOTONDJI, MBA
Selon John Kotter, plus de 70% des projets de réforme échouent ou sont mal perçus par les populations bénéficiaires parce qu’une démarche de conduite du changement n’a pas été initiée ou suivie. Tout projet de réforme correspond à un besoin de développement ou d’amélioration. Ce qui implique notamment des changements pour les individus impactés par ce projet de réforme. Pour les individus, le changement ne va pas forcément de soi. Il faut donc les accompagner dans le processus.
La démarche de conduite du changement est capitale dans la réussite de tout projet de réforme. Qu’il soit désiré ou non, tout projet de réforme suscite des inquiétudes et des résistances. Il suppose la perte ou l’abandon de certaines pratiques, habitudes ou manières de faire, ou de certains avantages dont il faut faire le deuil. Ce qui entraîne naturellement des résistances au changement, freine le projet de réforme ou impacte négativement sa mise en œuvre. D’où la nécessité de mettre en place une démarche de conduite du changement et accompagner les personnes impactées dans leur processus de deuil.
Il est toujours recommandé de procéder en amont à une analyse des impacts humains d’une réforme et de planifier un accompagnement des acteurs impactés. Il faut mettre en place des actions qui aideront les populations impactées à s’apprivoiser les changements qu’elles auront à vivre. Aussi, faut-il veiller à ce que le changement suscité par la réforme soit moins traumatisant pour ces populations.
Comme l’a si bien dit Francis Blanche, » il vaut mieux penser le changement que changer le pansement « . Malheureusement en Afrique, dans la plupart des cas, les projets de réforme sont mis en œuvre sans ces préalables. Résultats, ils échouent, ne produisent pas les impacts escomptés ou sont rejetés par les populations bénéficiaires.
C’est pourquoi, je voudrais inviter nos dirigeants africains à penser le changement en incluant une démarche de conduite du changement dans le processus de réalisation de tous leurs projets de réforme.
Pourquoi ne pas créer par exemple un ministère, un département ou une cellule qui s’occupera uniquement de la conduite du changement de tous les projets de réforme et de développement inscrits dans le programme d’actions du gouvernement ?
Aussi, pourquoi nos parlements pour mieux impacter les populations ne pourraient-ils pas inscrire la conduite du changement au cœur du processus du vote des lois ?
Think about it !
C’était ma modeste contribution !
Merci !
Edmond SOTONDJI, MBA, MPM
Expert-consultant en gouvernance, stratégie et conduite du changement
Président du Cabinet Global Dynamis Consult
Canal Winchester, Ohio (USA)