Les vestiges de la France-Afrique tombent, à qui le tour ?
Le président du Niger, Mohamed Bazoum, est retenu par les troupes de la garde présidentielle depuis le début de la journée du mercredi 26 juillet 2023. Les Forces de défense et de sécurité (FDS), réunis au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) ont pris le contrôle du pays.
Luc TOSSOU
Les présidents des Etats d’Afrique de l’ouest et du centre notamment le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée-Bissau, le Sénégal, le Togo, le Tchad, etc, ploient désormais sous le joug de leurs performances en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme et la mauvaise gouvernance. Lors d’une sortie télévisée le colonel major Amadou Abdramane, entouré de neuf autres militaires en tenue, a déclaré le mercredi 26 juillet 2023 : «Nous, Forces de défense et de sécurité (FDS), réunis au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), avons décidé de mettre fin au régime que vous connaissez… Cela fait suite à la dégradation continue de la situation sécuritaire, la mauvaise gouvernance économique et sociale ». Ainsi donc, les chefs d’Etats africains n’ont plus à craindre de perdre le pouvoir pour des faits aggravés de corruption ou par la politique. Désormais leur nouvelle hantise demeure le terrorisme et la mauvaise gouvernance. Car, il faut comprendre qu’il serait trop simple d’attribuer ces coups d’Etats aux humeurs des militaires. De sources concordantes, il faut noter que les militaires impuissants devant les terroristes ont envie d’en finir pour retourner dans leurs casernes. En lieu et place, ils se font tuer au front par des terroristes mieux équipés. De cette impuissance naît la volonté d’agir pour protéger la patrie, les leurs par ricochet, car les militaires au front savent que si rien n’est fait, les rangs des terroristes ne cesseront de grossir. Et ce sentiment de nécessité de protéger la patrie explose quand les dirigeants africains démocratiquement élus ne donnent pas plus de moyens aux militaires ou quand ils ne leur obéissent plus ou plus simplement quand les chefs d’Etats africains préfèrent satisfaire aux intérêts de la France avant ceux des militaires. Le coup d’Etat au Niger est donc une conséquence de l’échec des présidents contre le terrorisme exacerbé par une mésentente. Dans les pays d’Afrique ayant connu des coups d’Etats ces dernières années, les militaires n’avaient aucune prédisposition politique à prendre le pouvoir. Le président légalement élu a été démis pour défaut de compétences face au terrorisme.
Les vestiges de la France-Afrique tombent, à qui le tour ?
La France, patrie colonisatrice des pays d’Afrique sous le joug des coups d’Etat notamment la Guinée, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, voit son empire s’écrouler. L’un après l’autres, les chefs d’Etats sont délogés au forceps par les militaires qui leur reprochent leur reprochent, entre autres raisons, leur vassalisation à la France. Face à une excellente volonté de se défaire du joug socioéconomique et politique de la France, les peuples d’Afrique, par le biais des militaires, expriment leur ras-le-bol et cherchent à s’émanciper. Quitte à pactiser avec pire que la France. Or, en dehors de la Guinée, du Mali, du Burkina Faso et du Mali, plusieurs autres pays africains sont attaqués par des terroristes et des soldats meurent au front. Au Bénin, en Côte d’ivoire, au Sénégal, au Tchad, au Togo, au Cameroun les attaques terroristes sévissent. Ainsi donc, les militaires de ces pays subissant les mêmes sorts que ceux des pays encore épargnés par des coups d’Etats, si rien de mieux n’est fait, il s’en clair que le Niger est loin d’être le dernier pays.
Recours aux coups d’Etats : 63 ans après l’Afrique francophone n’a pas bougé
Les Etats francophones d’Afrique n’ont pas fait grand chemin dans leurs méthodologies de gestion des crises. Depuis le 13 janvier 1963 Gnassingbé Eyadema a déchu Sylvanus Olympio, précédant Christophe Soglo qui renversa Hubert Maga le 28 octobre 1963, les coups d’Etats se poursuivent. L’Afrique francophone y est même passée maître. Pour cause, les armées africaines sont pour une bonne partie mal gérées et ces pays sous-développés.