La coopération entre le Bénin et la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) continue d’évoluer à grands pas. Après avoir séjourné du 13 au 22 mars à Cotonou dans le cadre du projet d’aménagement hydroagricole dans la vallée du Mono et la vallée du Niger, une délégation de ce partenaire stratégique du Bénin a livré ses appréciations.
Nafiou OGOUCHOLA
La gouvernance du président Patrice Talon donne encore des résultats concrets par le biais du leadership de son chargé de mission Dr Zul-Kifl Salami. En effet, après avoir bénéficié d’un financement de 35 milliards FCFA pour la matérialisation du Projet d’aménagement hydro agricole dans la vallée du Mono, le Bénin se positionne pour recevoir d’autres financements, grâce au travail de fourmi abattu par le ministre d’Etat Dr Zul-Kifl Salami, qui a encadré cette mission, et les autorités béninoises. Les localités concernées par ce projet sont Lokossa, Athiémé, Granp-Popo et Allada. Avant de quitter le territoire béninois, le chef de mission de la délégation de la BADEA, Hatem Al Bejri, Chef de la division secteur public pour l’Afrique de l’ouest et l’Afrique centrale à la BADEA, s’est confié. « Nous sommes très satisfaits, honorés, nous formulons à l’endroit du chef de l’Etat, son excellence le président Patrice Talon, le gouvernement notamment les ministres des Finances, de l’Agriculture et de l’Enseignement supérieur et toutes les autorités béninoises. Je tiens à préciser que cette mission a été encadrée par son excellence le ministre d’Etat Dr Zul-Kifl Salami qui nous a beaucoup aidés à travailler et mis à notre disposition le nécessaire pour mener à bien nos travaux. Cette mission concrétise la coopération exemplaire entre le gouvernement béninois et la BADEA qui, depuis ces dernières années, a connu un nouvel essor très significatif avec pratiquement un projet par an avec des engagements consistants. Cette coopération à laquelle tient la Banque arabe pour le développement économique en Afrique et particulièrement son management au plus haut niveau, l’engagement de son excellence Dr Sidi Ould TAH, Directeur Général de la BADEA qui est la locomotive de cette orientation, cet appui au développement économique et social en Afrique subsaharienne et particulièrement au Bénin. Il y a aussi d’autres projets que nous finançons déjà ».








Bientôt, des financements pour la vallée du Niger et 1666 (mille six cent soixante six) logements additionnels à Ouèdo
La satisfaction de la délégation de la BADEA permet au Bénin de s’attendre aux financements du projet d’aménagement hydroagricole de la vallée du Mono et de 1666 logements additionnels à Ouèdo. « Ce projet a une grande portée. Pour des raisons multiples. D’abord c’est environ 35 milliards FCFA de financements concessionnels c’est-à-dire adaptés aux infrastructures. Prioritairement après la vallée du Mono, c’est le même montant qui sera affecté à la vallée du Niger », a expliqué le chargé de mission du chef de l’Etat. En ce qui concerne les logements sociaux de Ouèdo, le chef de mission de la BADEA a levé le doute. « Le projet de construction des logements sociaux de Houèdo évolue bien. Plusieurs lots ont déjà démarré. Le lot de la BADEA n’a pas encore démarré. Mais ce sera pour bientôt. Le gouvernement a souhaité que la BADEA se positionne également pour les 1666 logements restants. Cela sera examiné par la Direction Générale de la BADEA. Ce dossier est entre de bonnes mains. Il avance bien et d’après nos discussions avec nos partenaires, on est rassurés que la qualité sera maintenue et que les leçons tirées des lots avancés seront mises au profit des nouveaux lots », a fait savoir Hatem Al Bejri.
Propos recueillis
Hatem Al Bejri, Chef de la division secteur public pour l’Afrique de l’ouest et l’Afrique centrale à la BADEA
« Nous sommes arrivés le 13 mars et repartons aujourd’hui 22 mars 2023. L’objet principal du séjour de notre délégation est l’évaluation d’un projet d’aménagement hydro agricole et d’adaptation aux changements climatiques que le gouvernement béninois veut sur une surface totale de 3000 hectares portant sur deux régions principales. 1500 hectares dans la vallée du Mono et 1500 hectares dans la vallée du Niger. La mission que nous avons conduite s’inscrit uniquement dans le cadre de la vallée du Mono. Les 1500 autres hectares de la vallée du Niger seront programmés par le Gouvernement béninois pour une phase ultérieure, nous l’espérons bien.
Nous sommes très satisfaits, honorés, nous formulons à l’endroit du chef de l’Etat, son excellence le président Patrice Talon, le gouvernement notamment les ministres des Finances, de l’Agriculture et de l’Enseignement supérieur et toutes les autorités béninoises. Je tiens à préciser que cette mission a été encadrée par son excellence le ministre d’Etat Dr Zul-Kifl Salami qui nous a beaucoup aidés à travailler et mis à notre disposition le nécessaire pour mener à bien nos travaux.
Cette mission concrétise la coopération exemplaire entre le gouvernement béninois et la BADEA qui, depuis ces dernières années, a connu un nouvel essor très significatif avec pratiquement un projet par an avec des engagements consistants. Cette coopération à laquelle tient la Banque arabe pour le développement économique en Afrique et particulièrement son management au plus haut niveau, l’engagement de son excellence Dr Sidi Ould TAH, Directeur Général de la BADEA qui est la locomotive de cette orientation, cet appui au développement économique et social en Afrique subsaharienne et particulièrement au Bénin. Il y a aussi d’autres projets que nous finançons déjà.
Le projet d’aménagement hydro agricole de la vallée du Mono est un projet novateur et stratégique parce qu’il touche à la fois la sécurité alimentaire, l’amélioration du niveau de vie des populations et également l’adaptation aux changements climatiques et aux changements extérieurs que le monde subit de plus en plus du fait de l’instabilité sur le globe ou du fait du renchérissement des prix matières premières et des produits agricoles.
Donc ce projet s’articule autour de l’aménagement de 1500 hectares de terres agricoles qui seront irriguées pour la promotion de plusieurs filières dont essentiellement du riz, les cultures maraîchères et du maïs. Il y aura également le développement de la pisciculture. Des étangs piscicoles seront aménagés. Des équipements associés et des infrastructures connexes nécessaires seront installés dans les sept villages concernés à Athiémé et les localités concernées.
Le projet ne s’arrête pas aux aménagements techniques ou physiques. Il y a des zones d’irrigation, de drainage, de kits de protection contre la remontée des eaux du fleuve Mono. Tant que cela reste acceptable en ce qui concerne le budget et l’acceptation sociale.
Il y a également l’aménagement des pistes de circulation et de désenclavement autour de ces sites. Chaque site sera relié au village principal par une piste. Il y aura également à côté de ces aménagements des travaux de génie civil et des travaux connexes et le développement des chaînes de valeurs agricoles et piscicoles autour de ces aménagements. Tous ces opérateurs seront touchés. Après la réalisation de ces infrastructures, les bénéficiaires seront encadrés pendant deux ans. Une ligne de crédit leur sera dédiée pour faciliter leur accès. On a estimé à 2500 opérateurs pendant ces deux premières années dont au moins 60% de jeunes et de femmes qui seront concernées par les activités de transformation, conditionnement, transport, préparation, fumage de poissons, toutes les activités qu’on peut imaginer autour des filières agricoles et piscicoles. Notre approche est participative et inclusive et nous travaillons de concert avec la population.
Logements Houèdo
Le projet de construction des logements sociaux de Houèdo évolue bien. Plusieurs lots ont déjà démarré. Le lot de la BADEA n’a pas encore démarré. Mais ce sera pour bientôt.
Le gouvernement a souhaité que la BADEA se positionne également pour les 1666 (mille six cent soixante six) logements restants. Cela sera examiné par la Direction Générale de la BADEA. Ce dossier est entre de bonnes mains. Il avance bien et d’après nos discussions avec nos partenaires, on est rassurés que la qualité sera maintenue et que les leçons tirées des lots avancés seront mises au profit des nouveaux lots ».
Dr Zul-Kifl Salami, Ministre d’Etat, Chargé de mission du président Patrice Talon
« Permettez-moi de commencer par ce que j’appelle le commencement. C’est-à-dire rendre un respectueux hommage à son Excellence monsieur le président de la République, de la qualité de la gouvernance, de la qualité du leadership qui a permis à cette délégation d’atterrir depuis 10 jours à Cotonou. Nous sommes très fiers des actions du chef de l’Etat qui portent vers des signaux très élevés du développement du pays et la prospérité de ses populations.
Vous me permettez également de me consacrer à un devoir important, celui d’exprimer notre profonde gratitude, notre sincèrement remerciement à son Excellence le Dr Sidi Ould TAH qui est le Directeur Général et Président exécutif de la BADEA, un homme extrêmement remarquable qui porte le Bénin dans son cœur, il faut beaucoup pour notre pays. Et qui a choisi après avoir financé divers secteurs d’atterrir maintenant dans l’agriculture au Bénin.
Ce projet a une grande portée. Pour des raisons multiples. D’abord c’est environ 35 milliards FCFA de financements concessionnels c’est-à-dire adaptés aux infrastructures. Prioritairement après la vallée du Mono, c’est le même montant qui sera affecté à la vallée du Niger.
Je remercie le ministre de l’Agriculture qui a reçu la délégation et dont la qualité de la prise de parole a servi presque d’orientation et de feuille de route à la délégation de la BADEA pendant les 10 jours de travaux intenses que nous avons connus.
Le projet comme l’a mentionné le chef de mission porte sur la mise en valeur de 1500 hectares de terres agricoles dans la vallée du Mono. Cela permettra de créer de la valeur ajoutée, d’aider les populations, d’accroître la production agricole et halieutique, de créer des emplois, de réaliser des infrastructures sociocommunautaires et de générer des revenus. Avec les experts du ministère de l’Agriculture et leurs collègues de la délégation, nous avons fait un travail très pointilleux d’expertise du dossier. Cela a consisté à voir de façon générale, l’organisation générale, l’architecture du projet et les problèmes de pérennité et durabilité du projet surtout la structuration des coûts. Tout ce travail a été fait en collaboration intense avec les experts nationaux dont je salue l’expertise au passage mais surtout avec l’expertise de la délégation de la BADEA qui est une expertise de haute facture.
Les problèmes les plus sensibles tels que la qualité, la durabilité mais surtout la célérité dans l’action ont été abordés tout au long de notre parcours. Lorsque nous avons fait ce travail de bureau, il faut aller sur le terrain pour confronter les prévisions à la dure réalité du terrain. Nous avons fait toute la journée du samedi du 18 mars 2023 de 7 heures à minuit. J’étais aux côtés de la délégation pour réussir ce rodéo. Alors, cela nous a permis de visiter le fleuve mono, d’apprécier son débit, la fertilité du sol et surtout de rencontrer les populations qui sont les ultimes bénéficiaires. Et là, je dois vous avouer qu’à la rencontre des populations, la délégation de la BADEA et du ministère de l’Agriculture ont conduit une pédagogie du projet, expliquer ce projet et ses fondamentaux. Il ne s’agit pas d’exproprier mais d’aménager des terres agricoles aux frais de l’Etat et les restituer aux populations une fois aménagées. L’approche est innovante. Cette visite nous a permis de voir l’unité de pilotage du ministère de l’Agriculture, un élément critique de la réussite du projet.
Ce projet a un caractère holistique. Parce que lorsque nous avons fini avec la vallée du Mono et vu l’engouement des populations et leur adhésion totale à ce projet, nous avons commencé à nous intéresser aux chaînes de valeur c’est-à-dire la transformation des produits agricoles. Et là, l’expertise de la BADEA et particulièrement de son chef de mission ont été très utiles pour discuter, échanger avec les acteurs particulièrement dans ce qui nous est cher : l’ananas et la papaye Solo qui sont un label de notre pays. Là on a rencontré des femmes qui transforment l’ananas en jus qu’elles écoulent sur des marchés mondiaux. La délégation a été fascinée. Et d’emblée, je peux vous dire que cette mission s’inscrit déjà dans la perspective d’un financement des chaînes de valeur agricole.
Les choses ne sont pas restées là. Et c’est ça qui fait l’importance de cette mission. Nous avons aussi visité les logements sociaux de Ouèdo. La BADEA est l’un des premiers financiers des logements sociaux de Ouèdo avec la Banque islamique de développement (BID) et la Banque ouest africaine de développement (BOAD). Ils ont été impressionnés par la qualité de travail, la finition et l’impact sur les populations. Sur cette base, c’est très favorablement qu’ils ont réagi à la requête potentielle du gouvernement pour financer 1600 logements additionnels. C’est tout à l’honneur de notre coopération. Lorsque nous avons fini, nous sommes retournés au bureau pour faire la rédaction du rapport et essayer d’affiner l’analyse financière. Les ratios économiques et financiers ont été analysés pour montrer la pertinence du projet, sa pérennité, sa durabilité dans le temps et surtout, nous sommes désireux, et ça c’est le conseil de fin : que la gouvernance soit au rendez-vous, la célérité et la réactivité dans l’action de part et d’autre, qui permettront de porter le projet rapidement à sa phase de matérialisation ».