Le drame survenu le samedi 23 septembre 2023 au dépôt de stockage d’essence fait ressortir des éléments d’informations tout en donnant naissance à d’autres interrogations. En effet, de sources concordantes, les béninois qui assurent le transport de l’essence entre le Nigéria et le Bénin s’acquittent de certains frais auprès des éléments de l’administration douanière à Sèmè-Kraké. Mieux, les courses-poursuites dues au fait que des transporteurs essaient d’échapper aux douaniers sont ordinaires surtout au sein de la commune de Sèmè-Podji. Ainsi donc, il est clair que, d’une manière ou d’une autre, l’administration douanière, soit directement ou indirectement, perçoit des frais sur l’essence frelatée au Bénin. Ce qui reste à confirmer. Mais, au vu des éléments d’informations cités ci-dessus, il est évident que les vendeurs d’essence frelatée se soumettent au payement de certains frais avant de faire entrer leurs produits au Bénin sans heurts.
Pendant des décennies, le carburant maintenu à des prix artificiellement bas grâce aux subventions gouvernementales au Nigeria était transporté illégalement par la route vers les pays voisins, en particulier le Bénin, où il était revendu au marché noir par une multitude de vendeurs informels. A son arrivée au pouvoir en mai, le nouveau président du Nigeria, Bola Ahmed Tinubu, a mis fin aux subventions sur le carburant, entraînant une flambée immédiate des prix. Le président voyait en ces subventions un gouffre financier insoutenable, et avait dénoncé notamment l’immense trafic de contrebande de l’essence subventionnée vers les pays voisins. La fin du carburant subventionné au Nigeria a immédiatement eu un impact sur les prix du carburant au marché noir vendu au Bénin et dans les autres pays voisins.
Nafiou OGOUCHOLA