L’univers entrepreneurial béninois ne cesse de s’accroître chaque jour, au fur et à mesure que les jeunes se rendent compte que c’est l’issue favorable à l’expression de leurs talents et compétences. Ainsi donc, bien qu’épineux, le chemin de l’entrepreneuriat est arpenté pour donner vie aux rêves divers. Dans le secteur de la mode, une entrepreneure béninoise s’illustre par son travail. En effet, après des formations professionnelles et des expériences avérées avec des structures qu’on ne présente plus dans le secteur de l’incubation au Bénin, Charlotte Yèyinou Hounkonnou, a lancé depuis quelques années la marque CARLOTI, spécialisée dans la réalisation des accessoires de mode pour hommes et femmes. A travers une interview à nous accordée, l’entrepreneure béninoise renseigne sur ses ambitions. Lire ci-dessous, l’intégralité de ladite interview.
L’investisseur : Comment peut-on présenter votre entreprise et quels sont les services que vous offrez ?
Charlotte Hounkonnou : CARLOTI est une enseigne spécialisée dans la mode, plus précisément dans la réalisation d’accessoires de mode aussi bien pour les femmes que pour les hommes, puis les vêtements un peu plus tard. Pour l’instant nous réalisons des sacs à mains, des pochettes, des clutch bag, des sacs à dos et des sacs de séjour en tissus imprimés africains et autres matières associées.

Qu’est-ce qui vous a motivé à entreprendre ? Qu’est-ce qui justifie le choix de la mode ?
Le marché de l’emploi étant de plus en plus inaccessible à la jeunesse depuis quelques années, il n’est pas rare de constater que les jeunes se lancent de plus en plus dans l’auto entrepreneuriat. Pour ma part, après ma Licence en Droit des Affaires et Carrières Judiciaires avec niveau maîtrise, j’ai eu à travailler un peu dans un Cabinet d’avocat puis j’ai décidé ensuite d’évoluer dans la communication et l’événementiel.
Quelques années plus tard, j’ai intégré Btech Space, incubateur d’entreprise en tant que Directrice pendant 4 ans. Cette belle aventure m’a permis de collaborer avec beaucoup de jeunes gens qui sont passés par cette structure et qui ont réussi à concrétiser leur idée d’entreprise. J’ai alors compris que cette prise de risque peut être très passionnante et très gratifiante. C’est à partir de là que j’ai commencé à me poser les bonnes questions.
Je n’ai pas eu à choisir mon secteur d’activité, c’est plutôt lui qui m’a choisie. La mode m’a toujours passionnée. J’ai toujours eu une machine à coudre à la maison et je n’avais aucune difficulté à me confectionner toutes sortes de tenues sans jamais avoir reçu une formation en couture. Toutefois, ma mère est couturière. Elle n’a jamais été en apprentissage dans un atelier de couture et pourtant, elle a fait carrière en tant que couturière pendant pratiquement 50 ans. Ce don de la couture m’a été tout simplement transmis par ma mère qui l’a aussi hérité de sa propre mère. Je n’ai donc pas eu besoin de réfléchir à ce que je vais faire, j’ai su tout de suite que je devrais évoluer dans le domaine de la mode.
Quels sont les objectifs visés par votre entreprise ?
Nous avons pour objectifs de nous développer assez rapidement et de pouvoir nous faire connaître sur le plan national et international même si pour l’instant CARLOTI importe déjà ses produits vers le Canada. La prochaine étape pour nous, c’est d’ouvrir une boutique CARLOTI et pourquoi pas d’autres plus tard.
Quelles sont les spécificités de votre marque ?
Les produits de la marque CARLOTI sont dessinés et réalise par mes soins. Ils ne sont pas customisés. C’est de la pure fabrication. Ils sont très résistants et ne lâchent pas sous la pression du poids qu’ils portent.








Comment peut-on se procurer vos produits ?
Pour l’instant, nos produits se vendent en ligne via les réseaux sociaux puisque la boutique physique n’a pas encore été installée.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
L’entrepreneuriat n’étant pas une aventure facile, nous rencontrons des difficultés au fur et à mesure que nous évoluons. La première difficulté est le manque de matériel de travail. Pour l’instant, nous travaillons avec encore très peu de matériels mais nous travaillons à régler ce détail assez rapidement.
Le fait également de n’avoir pas pris le temps de réunir un capital avant de commencer fait que ce n’est pas toujours facile. Je suis partie de rien du tout et sur un coup de tête. C’est donc pour moi un défi quotidien mais je ne regrette rien.
Comment peut-on vous aider ?
Si vous pouvez m’aider à trouver du financement, vous me rendriez un énorme service (rire). Non plus sérieusement, lorsqu’on se lance dans une activité en ne comptant que sur ses propres ressources, on pourrait s’essouffler à un moment donné. Je ne dis pas que c’est déjà le cas, mais un accompagnement financier, matériel ou un partenariat à ce stade de l’aventure me ferait un grand bien.
Avez-vous une préoccupation personnelle à aborder ?
Je remercie tous nos clients qui achètent spontanément nos produits ou qui nous appellent pour passer commande selon leurs goûts. Je dis également merci au journal L’investisseur pour l’opportunité qu’il me donne à travers cette interview. Pour finir j’encourage les femmes à ne pas se fier aux préjugés et à oser entreprendre. A bientôt !
Interview réalisée par la Rédaction