Le développement du secteur agricole a une place de choix dans le Programme d’action du gouvernement du Bénin à l’horizon 2026. Bras exécuteur de ces grandes ambitions, le Fonds national de développement agricole (FNDA) travaille jour après jour afin de faire de l’accès aux financements agricoles, une affaire d’entente et de collaboration équitable, entre les Structures financières décentralisées (SFD) et les producteurs agricoles. Dans ce cadre, un atelier a eu lieu, le Mercredi 27 juillet 2022 entre les cadres du FNDA et les SFD, au siège du Consortium Alafia à Cotonou afin de leur présenter le nouveau mécanisme mis en place pour les petits producteurs.
Luc TOSSOU
Le Fonds national de développement agricole, sous le leadership du Directeur général Valère Houssou, est devenu l’instrument de prédilection pour faire de l’accès aux financements un acquis pour tous les producteurs au Bénin. « Désormais au Bénin, il y a une nouvelle synergie dans le domaine agricole. Que les producteurs se rapprochent des institutions financières et banques partenaires du FNDA et ils seront accompagnés comme il faut », a confié le Directeur général de la Coopérative pour la promotion de l’épargne et du crédit (CPEC), Salomon Saliou. En effet, lors de cet atelier qui aura duré plusieurs heures, les participants ont été renseignés quant aux améliorations continues que ne cesse d’apporter le FNDA dans les stratégies de financement mises en place en vue de rapprocher le plus possible le financement des petits producteurs. Pour ce faire, le FNDA recommande aux petits producteurs, les plus nombreux, de s’associer sous forme de ‘’Cluster’’, d’organisations paysannes ou de coopératives. Cette approche leur permet de ne plus avoir besoin de garanties, notamment biens immobiliers et autres, avant de bénéficier du financement des structures financières partenaires du FNDA. « Avec l’ancienne formule la plupart des demandes viennent des Petites et moyennes entreprises. On reçoit rarement des demandes des micros entreprises alors que c’est notre cible. Si bien que, si vous voyez un peu les statistiques, le produit n’a pas pris. Mais avec ce que j’ai vu aujourd’hui, c’est évident que les jours à venir, nous aurons des demandes. Parce que ça prend enfin en compte les petits producteurs qui sont en réalité la cible des SFD. En plus, ce qui est intéressant, nous allons pouvoir financer les producteurs dans les délais raisonnables », explique le Directeur d’exploitation de PADME, Aladji Sidi Issiaka.
Lire ci-dessous les propos de quelques participants
Saliou Salomon, DG CPEC
« Désormais au Bénin, il y a une nouvelle synergie dans le domaine agricole »

Avec cette séance de travail, nous avons mieux compris l’approche dans le financement agricole au Bénin. Ce qu’il faut retenir de façon globale c’est que le FNDA est en train de mettre en place une stratégie pour accroître la portée des SFD partenaires du FNDA dans le domaine agricole. Le FNDA va apporter aux SFD des appuis institutionnels à travers la formation et autres.
Mais il y a aussi une exigence pour les SFD notamment à travers un contrat de performance renouvelée. Il faut améliorer les systèmes de gestion pour prendre en compte les données agricoles. Ensuite il faut accroître les portefeuilles en termes de financement agricoles. Et le troisième élément fort qu’on exige aujourd’hui aux SFD c’est qu’il faut améliorer notre qualité de portefeuille en termes de risque.
Comparativement aux ressources antérieures que nous avons dans le domaine agricole, aujourd’hui les ressources sont plus adaptées. Le remboursement est calé sur la spéculation de chaque filière. Donc, c’est au vu du cycle de production de chaque filière que nous allons rembourser. Je crois que c’est un bon pas. C’est déjà un élément très important pour le développement agricole de notre pays.
Désormais au Bénin, il y a une nouvelle synergie dans le domaine agricole. Que les producteurs se rapprochent des institutions financières et banques partenaires du FNDA et ils seront accompagnés comme il faut.
Alain Dèdo, DE Alidé
« Nous sommes plus motivés et rassurés pour financer les petits agriculteurs, les transformateurs, les groupements de femmes qui font la transformation des produits agricoles »

Les stratégies de financement proposées par le FNDA sont effectivement adaptées aux besoins dans le secteur agricole. Par le passé, on n’avait pas des financements du genre. Aujourd’hui, les ressources qui seront mises à notre disposition seront liées aux échéanciers de remboursement des clients. Autrement dit, cela va de pair avec le cycle de production.
Cette approche est plus avantageuse pour tous notamment pour nous SFD parce que nous finançons plus les PME. Mais avec le système de Cluster mis en place par le FNDA, nous sommes plus motivés et rassurés pour financer les petits agriculteurs, les transformateurs, les groupements de femmes qui font la transformation des produits agricoles.
La nouvelle approche du FNDA peut nous motiver à augmenter notre contribution envers les producteurs puisqu’aujourd’hui nous parlons de ‘’crédit agricole’’ avec des garanties et des facilités importantes.
Djobo Alfa, DE Agrifinances
« L’ancienne approche avait trop d’exigences… Aujourd’hui nous avons une nouvelle approche. On est en train de faire des pas »

L’ancienne approche avait trop d’exigences. Il fallait financer, présenter les dossiers après et refinancer. Comme nous sommes des institutions de microfinance et le problème fondamental c’est le manque de ressources. Aujourd’hui nous avons une nouvelle approche. On est en train de faire des pas. Cela a un peu allégé la première approche où aujourd’hui on a des lignes de refinancement. Donc nous pouvons financer et être sûr que ce que nous avons donné au producteur sera payé dans un délai bref. Voilà ce qui fait que la nouvelle approche du FNDA est plus avantageuse que l’ancienne. Mais je précise qu’on peut aller plus loin. On va demander au FNDA et au gouvernement de tendre vers le financement et non le refinancement.
Aladji Sidi Saka, DE Padme SA
« C’est un très bon produit à taux raisonnable adapté aux besoins des producteurs agricoles »

A l’issue de cet atelier, le FNDA a enfin entendu le cri d’alarme des SFD. Je rassure qu’effectivement le taux de sortie pour les crédits agricoles, produits du FNDA, est à 12%. C’est quand même très avantageux au vu de ce que nous faisons au niveau des SFD, on n’est pas à 12%. Donc c’est un très bon produit à taux raisonnable adapté aux besoins des producteurs agricoles.
Avec l’ancienne formule la plupart des demandes viennent des Petites et moyennes entreprises. On reçoit rarement des demandes des micros entreprises alors que c’est notre cible. Si bien que, si vous voyez un peu les statistiques, le produit n’a pas pris. Mais avec ce que j’ai vu aujourd’hui, c’est évident que les jours à venir, nous aurons des demandes. Parce que ça prend enfin en compte les petits producteurs qui sont en réalité la cible des SFD. En plus, ce qui est intéressant, nous allons pouvoir financer les producteurs dans les délais raisonnables.
Le chargé des SFD au FNDA, Nazaire Gbaguidi
« Cela dispense le producteur de fournir des garanties, des suretés réelles. Parce qu’en réalité la garantie qu’il va fournir, c’est la caution solidaire »

Ce mécanisme est nouveau parce que les dossiers que recevaient les SFD étaient constitués par des PME qui n’étaient pas constituées de petits producteurs. Nouveau également parce qu’en terme de garantie, ils ont compris qu’aujourd’hui on peut bel et bien financer l’agriculture sans garantie. Ce nouveau mécanisme demande à ce que le producteur soit dans un Cluster, soit membre d’une organisation paysanne ou soit membre d’une coopérative. Cela dispense le producteur de fournir des garanties, des suretés réelles. Parce qu’en réalité la garantie qu’il va fournir, c’est la caution solidaire. Nous pensons que les SFD sont déjà sur cette voie. C’est pour cette raison que quand nous avons fait la présentation, ils se sont retrouvés dans notre nouvelle approche. Nous on vient renforcer ce qu’ils font déjà.