Nonobstant les nombreuses réformes opérées par le gouvernement du Bénin depuis 2016, en vue de dématérialiser les processus administratifs au Bénin, le timbre fiscal électronique demeure une difficulté dans sa réalisation. En effet, de nos investigations, il ressort plusieurs faits qui nous poussent à nourrir davantage d’interrogations et poursuivre les investigations. D’une part, la réforme du timbre fiscal électronique soulagera tout le monde : autant les usagers de la Direction générale des impôts (DGI) que les fonctionnaires de la DGI. D’autre part, la réforme du timbre fiscal électronique apportera un plus pour certaines entreprises.
Les usagers de la DGI auront à perdre moins de temps et d’argent dès qu’ils pourront acheter les timbres fiscaux en ligne. Pour Alexandrine Tcholé, responsable d’une entreprise privée à Cotonou, la situation est assez claire. « Une entreprise privée comme la nôtre postule a beaucoup d’appel d’offres et autres propositions de marchés. La plupart du temps, nous avons un agent qui effectue les déplacements nécessaires pour nous en procurer. Mais si la réforme du timbre fiscal intervient, comme c’est déjà le cas dans d’autres pays africains, cela nous fera gagner du temps et de l’argent. Il faut être clair sur un point donné. Aujourd’hui, tout ce qui permet aux entreprises privées de faire économie de temps est le bienvenu parce que d’une manière ou d’une autre cela nous permet de faire économie d’argent. Pour finir, j’aimerais inviter les cadres de la DGI à y penser assez rapidement pour le bonheur des entreprises béninoises. Nous en avons besoin car il y a des moments où il faut faire face aux aléas de la pluie et autres sans oublier les rangs et les problèmes de monnaie avant de se procurer des timbres fiscaux. Il faut dématérialiser cela au plus vite », a-t-elle expliqué.
La réforme du timbre fiscal électronique est nécessaire pour aider les entreprises à poursuivre leurs innovations. Aujourd’hui, certaines entreprises spécialisées dans la gestion des appels d’offres rencontrent des difficultés quant aux timbres fiscaux. « Nous sommes en train de mettre en place des plateformes numériques de gestions des appels d’offres et autres dossiers en vue d’en finir avec la corruption, le favoritisme et autres problèmes liés à l’intrusion de l’homme dans les processus de traitements des dossiers. Mais dans le cas des dossiers qui nécessitent des timbres fiscaux, nous avons quelques difficultés. Parce que c’est physique. Alors nous appelons le timbre fiscal électronique de tous nos vœux. Cela va beaucoup nous soulager et rendre totalement numérique notre plateforme car aujourd’hui le timbre fiscal nous cause quelques soucis », a fait savoir Hervé Djotan, responsable administratif d’une entreprise privée de Cotonou.
Le gouvernement du Bénin, au vu des performances déjà réalisées, a du mal à se faire comprendre des usagers quant au fait que le timbre fiscal demeure encore physique. Alors que tous, gouvernement et usagers, semblent s’accorder sur le caractère impératif du timbre fiscal électronique, il demeure évident qu’il y a anguille sous roche. De nos investigations, il ressort que la volonté ne manque pas au gouvernement. Qu’est-ce qui bloque donc le timbre fiscal électronique au Bénin ? Nous y reviendrons dans nos prochaines parutions avec l’expérience des pays africains notamment le Ghana, le Sénégal et la Tanzanie.
Hervé CHABI