Quelques mois après l’annonce tonitruante de la hausse du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et la jouissance de ces mesures hautement sociales par les agents du secteur public béninois, rien en apparence, n’a bougé dans le secteur privé. Loin de là.
Hervé CHABI
La revalorisation des salaires et la hausse du Smig annoncées pour s’élargir aux travailleurs du secteur privé se muent, peu à peu, en un véritable mythe au point où bien malin qui pourrait dire si un jour cette décision pourrait impacter les nombreux travailleurs qui animent le secteur privé. En effet, après quelques annonces relatives à la nécessité d’appliquer les mesures du gouvernement aux travailleurs du secteur privé, les velléités se sont éteintes, les unes après les autres. Comme aspirées par un puissant courant. Celui de la réalité.
De Cotonou à Malanville en passant par Porto-Novo, Abomey et Parakou, les travailleurs du privé restent assujettis aux mêmes traitements salariaux qu’avant la hausse du Smig et la revalorisation des salaires. « Mon patron ne nous a pas parlé d’augmentation depuis l’annonce du gouvernement en décembre 2022. Pourtant nous avions appris que cette hausse sera étendue aux travailleurs du secteur privé », a confié Hermès Alitanou, informaticien à Cotonou. Dans certaines entreprises, les travailleurs ont cessé de croire en leurs rêves d’augmentation pour sauvegarder leurs postes. Alidou K., jeune ingénieur travaillant dans une entreprise privée raconte : « Nous avons discuté avec notre employeur et à la fin il nous a posé des questions assez simples. Si je vous augmente, mes revenus vont-ils augmenté ? Si quelqu’un veut être payé en fonction du nouveau Smig, qu’il se cherche un poste ailleurs parce que si je fais ça ici, mon entreprise ne tiendra pas longtemps ». Pour finir, l’ingénieur rencontré à Cotonou confié : « …c’est vrai que c’est très difficile de demander aux promoteurs d’augmenter les salaires sans rien en retour. Il ne faut pas oublier aussi que si l’entreprise ferme tout le monde perdre son emploi donc, c’est très compliqué. Il faut penser à augmenter les recettes des entreprises privées et là elles pourront augmenter les salaires, à mon humble avis ».