Les partis politiques béninois ont reçu, il y a quelques jours, d’importantes sommes dans le cadre du financement public qui leur est destiné, conformément aux dispositions prévues par la loi N°2018 – 23 du I7 septembre 2OI8 portant charte des partis politiques en République du Bénin. Toutefois, ces financements ne sont pas sans reddition de compte. Et là, tout peut arriver.
Luc TOSSOU
L’application de l’article 36 de la N°2018 – 23 du I7 septembre 2OI8 portant charte des partis politiques en République du Bénin peut révéler des failles qui peut se révéler fatales pour les partis politiques de l’opposition, en l’occurrence ‘’Les Démocrates’’. Cet article stipule : « L’ensemble des aides, des dons legs et subventions doit faire l’objet d’une déclaration adressée à la Commission électorale nationale autonome et à la Cour suprême ». Dans le chapitre 4 de cette loi qui s’est appesanti sur les règles de comptabilité et des procédures de contrôle des finances des partis politiques, plusieurs dispositions sont à même de créer des contraintes aux partis de l’opposition. Car, la Cour des comptes et la Commission électorale nationale autonome (Cena) doivent être tenues informées des opérations financières du parti. L’article 40 de la loi portant charte des partis politiques stipule : « Chaque porti politique désigne un mandataire financier, personne physique ou morale, qui est seule habilitée è recevoir les aides, les dons et legs. Le nom du mandataire est adressé à la Cour suprême et à Ia Commission électorale nationale autonome avec la certification de l’acceptation par l’intéressé. Le mandataire établit la déclaration visée à l’article 36 de la présente loi, arrêtée au 3l décembre de chaque année, et l’adresse à la Cour suprême et à la Commission électorale nationale autonome en même temps que les comptes du parti. ll est responsable, au pénal, du non-respect des dispositions du présent article ».
Au 31 décembre 2023, les partis politiques devront faire parvenir leurs documents comptables aux structures citées plus haut. Et ce sera le premier test. En effet, Les Démocrates devront justifier les fonds qu’ils ont dépensés lors des législatives de 2023. Evalués à 1 011 847 226 FCFA le parti d’opposition doit non seulement justifier les sources de mobilisations de ces fonds mais aussi les dépenses. Ce qui risque d’exporter les donateurs et autres citoyens béninois qui les soutiennent aux foudres des mouvanciers. Et tous les béninois savent à quoi s’en tenir. Les plus zélés étant déjà soit dans les rangs, soit à l’étranger. De là à 2026, la mouvance au pouvoir a assez de temps pour que l’opposition ait du mal à mobiliser les financements privés. Mais ce n’est pas cette question qui taraude actuellement l’esprit des partis politiques. Ils se laisseront encore surprendre en 2026.