La communauté internationale célèbre ce jour, vendredi 08 septembre 2023, la journée internationale de l’alphabétisation. Dans ce cadre, la rédaction de L’investisseur a réalisé une interview avec un des acteurs de l’éducation au Bénin notamment la Coalition Béninoise des Organisations pour l’Education Pour Tous (CBO-EPT). A travers une interview à nous accordée, le sociologue de formation et le coordonnateur de la CBO-EPT du Bénin, Hervé Kinha s’est prêté à nos interrogations.
Lire ci-dessous, l’intégralité de ladite interview.
L’investisseur : Comment peut-on présenter la Coalition Béninoise des Organisations pour l’Education Pour Tous (CBO-EPT) ?
La Coalition Béninoise des organisations pour l’Education pour tous est comme son nom l’indique une coalition de plusieurs ONG, de syndicats et de réseaux d’organisation et de syndicats intervenants dans le domaine de l’éducation et qui travaillent pour l’épanouissement de l’école béninoise. Elle pour contribuer au rayonnement de l’école et de ses usagers à travaille la veille citoyenne et le plaidoyer à l’endroit des parties prenantes de l’école, mais surtout envers l’Etat. Elle veille au suivi et aux respects des politiques publiques en matière d’éducation en mettant un accent particulier sur la gouvernance dans cet important secteur qui est l’Education.
La communauté internationale célèbre le 8 septembre la Journée internationale de l’alphabétisation. Quelles sont les activités prévues par la CBO-EPT pour cette célébration ?
La CBO-EPT à travers un de ces membres qui intervient dans l’alphabétisation, notamment le ReNOPAL, a prévu des actions de visibilités du travail qui se fait dans le sous-secteur de l’alphabétisation. Il s’agit par exemple de l’organisation d’un débat sur la visibilité des actions des membres du réseau sur l’ORTB, d’une interview dans les radio ORTB et Bip radio, ainsi qu’une interview accordée à carrefour TV sur le thème de la journée. Il s’agit donc essentiellement d’échange sur les préoccupations du sous-secteur dont le principal est son financement pour lequel la CBO-EPT accompagne aujourd’hui le ReNOPAL dans le plaidoyer. Nous voulons que l’Etat accorde plus d’importance au sous-secteur de l’alphabétisation Dans une dernière action de plaidoyer ensemble avec le social Watch, nous avons demandé que l’Etat essaye de porter au moins à 1% le budget de l’éducation alloué au sous-secteur de l’alphabétisation pour l’exercice budgétaire 2024.
Quel bilan peut-on de vos actions en faveur de l’alphabétisation au Bénin ?
Puisque l’ensemble des actions menées sont essentiellement du plaidoyer on peut dire que le bilan reste encore mitigé, car les avancées par rapport à l’augmentation du budget ne satisfont pas encore. En effet notre objectif en accompagnant le ReNOPAL est d’amener l’Etat à accorder «3% du budget de l’éducation au sous-secteur de l’alphabétisation comme l’a recommandé l’UNSCO à ses pays membre. Il se fait qu’au Bénin, nous n’avons pas encore atteint les 1%. C’est pour cela le RENOPAL a besoins du soutien de tout le monde et surtout des partenaires pour l’accompagner à amener non seulement l’Etat à honorer ce souhait de l’UNESCO, mais aussi pour que le réseau puisse poursuivre ses actions de renforcement de capacité et de professionnalisation de ses membres.
Quel est l’état des lieux de l’alphabétisation au Bénin ?
En thème d’état des lieux on pourrait dire des efforts sont faits pour la lutte contre l’analphabétisme, mais les actions menées sont à la mesure des moyens mis à contribution pour l’éradication de l’analphabétisme au Benin. Le Bénin dispose d’un programme national d’enseignement apprentissage en langues nationales, d’un document de normes de qualité en matière d’alphabétisation et d’un document de référence de compétence en la matière, pour ne citer que ceux-là.
Nous déplorons tout de même l’insuffisance de ressources allouées au sous-secteur de l’alphabétisation. Autrement dit le Bénin peut mieux faire si des conséquents sont alloués à ce sous-secteur.
Quelles sont les difficultés liées à l’alphabétisation au Bénin ?
La difficulté majeure est l’incapacité de répondre à la demande d’alphabétisation et l’environnement lettré y compris les TIC est peu fourni et qui a pour conséquence l’analphabétisme de retour. Vous comprenez donc pourquoi nous demandons que l’on octroi plus de moyens à ce sous-secteur de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales.
Quelles solutions préconisez-vous ?
Nous nous en tenons au plaidoyer et saisissons toutes les opportunités possibles faire des propositions en apportant des informations contradictoires fiable pour amener l’Etat à mieux s’occuper du sous-secteur de l’alphabétisation et de la langue maternelle.
Avez-vous un appel à lancer ?
Nous demanderons à l’Etat et au PTF d’accompagner le ReNOPAL à amener non seulement les autorités étatiques à honorer le souhait de l’UNESCO, mais aussi pour que le réseau puisse poursuivre ses actions de renforcement de capacité et de professionnalisation de ses membres
Avez-vous une préoccupation particulière à aborder ?
A notre avis, il est temps d’en finir avec l’analphabétisme qui ralentit et plomb tous les efforts des gouvernants. Que des moyens subséquents soient mis à contribution pour gagner cette lutte afin de faire participer tous les citoyens au processus de développement durable.
Interview réalisée par Nafiou OGOUCHOLA