Le développement de la nation béninoise passe par la contribution active des femmes à l’économie. Pour ce faire, l’ONG Viwadagbé outille plus d’une centaine de femmes à Agonssoudja dans la commune d’Abomey-Calavi afin de leur autonomisation. Une descente de notre rédaction sur le terrain a permis de faire le constat du déroulement du projet Gnonnou-Tchité.
Luc TOSSOU
L’ONG Béninvi Wadagbé fondé et présidé par Jesougnon Jean Baptiste Houéyoklunon, a lancé un programme en entrepreneuriat par le biais du projet Gnonnou-Tchité. Le stage a commencé le 12 avril et va s’étendre sur deux mois. L’initiative portée par l’ONG Béninvi Wadagbé vise à accompagner les personnes défavorisées à s’intégrer dans la société. C’est un programme de sensibilisation, formation et subvention des femmes vulnérables à Agonssoudja. Plus de 120 femmes participent depuis plus d’un mois à cette initiative qui trouve son bien-fondé dans la volonté des responsables de cette ONG de participer activement au développement du Bénin à travers la réduction de la pauvreté via l’autonomisation des femmes. « Ce projet s’inscrit dans la droite des actions du programme d’actions du gouvernement qui nous interpelle tous. Nous, acteurs de la société civile sommes aussi appelés à unir nos forces pour accompagner les actions du gouvernement. L’objet premier poursuivi à travers cette formation c’est de rendre autonomes les femmes vulnérables d’Agonssoudja afin qu’elles participent activement au développement économique et social du pays à travers leurs communautés », a confié Anicet Satowanou, manager de l’ONG Bénin Viwadagbé.
Les formations, autant théoriques que techniques, se déroulent les mercredis et samedis et mobilisent ces dizaines de femmes autour des processus de fabrication du savon liquide, savon champoing, savon palmida et savon en boule. Démarré depuis un mois et demi, le projet que déroule l’ONG Bénin Viwadagbé constitue une réponse à la pauvreté qui passe par l’autonomisation des femmes. De même, le caractère gratuit de cette formation en rajoute au caractère spécial du projet de l’ONG Bénin Viwadagbé. « La formation est gratuite » a informé Jesougnon Jean Baptiste Houéyoklunon, président de l’ONG Béninvi Wadagbé avant d’expliquer : « Ces femmes sont à l’œuvre, et aspirent à être des femmes engagées pour apporter une contribution judicieuse à la réalisation des objectifs du développement durable… Nous nous organisons pour offrir un temps de formation de qualité à ces femmes qui ont soif de connaissances et de compétences pour créer de la richesse. Nous nous organisons également pour trouver des micros financements à ces femmes désireuses afin de leur permettre d’entrer automatiquement dans le secteur de leur choix après la formation. Et pour finir nous nous organisons pour assurer un suivi-évaluation à ces femmes très engagées, ayant reçu les micro financements ». « Vous aimez ce que nous faisons, prières passez l’information a tout personne, ou structure qui souhaite donner des petites subventions aux femmes pour leur autonomisation », a conclu Jesougnon Jean Baptiste Houéyoklunon.
Propos recueillis
Anicet Satowanou, manager de l’ONG Béninvi Wadagbé
« Rendre autonomes les femmes vulnérables d’Agonssoudja »

« Nous avons initié une formation sur l’autonomisation et l’émancipation des femmes. Ce projet s’inscrit dans la droite des actions du programme d’actions du gouvernement qui nous interpelle tous. Nous, acteurs de la société civile sommes aussi appelés à unir nos forces pour accompagner les actions du gouvernement. L’objet premier poursuivi à travers cette formation c’est de rendre autonomes les femmes vulnérables d’Agonssoudja afin qu’elles participent activement au développement économique et social du pays à travers leurs communautés.
Plus de 120 femmes sont en formation en fabrication de savons liquides et transformations de produits alimentaires. La spécificité de cette formation c’est que nous travaillons non seulement à apprendre à ces femmes à faire quelque chose mais aussi à savoir entreprendre et gérer leurs finances afin de faire prospérer leurs futures activités.
Cette formation dure trois mois et à sa fin, nous allons impliquer les Partenaires techniques et financiers (PTF), les banques, les Organisations de la société civile afin d’apporter une contribution financière à ces femmes afin qu’elles disposent de moyens financiers pour démarrer leurs activités à la fin de cette formation.
Cette formation a démarré depuis environ un mois et demi et se déroule en trois phases. La première c’est la sensibilisation. Nous avons ainsi informé les femmes de la localité sur ce que nous voulons faire et les avons renseignées sur l’intérêt pour elles d’y participer. Il s’agit des femmes vulnérables, sans activités génératrices de revenus, des mères célibataires sans soutien ainsi que des orphelines, des femmes qui ont bien envie de démarrer une activité mais n’ont pas les moyens. On a localisé cette cible parce que rares sont les formations à leur endroit qui ne nécessitent pas des frais.
A cette étape a succédé celle de la formation qui est en cours actuellement. Et la troisième étape est celle de la subvention du démarrage des activités de ces femmes que nous formons.
Nous sommes en train de frapper à toutes les portes en recherche aux bonnes volontés notamment l’Etat, les entreprises privées, les Partenaires techniques et financiers et OSC qui peuvent nous aider à accompagner ces femmes avec des subventions pour qu’elles puissent valoriser assez rapidement leurs formations.
Je dis bravo au président fondateur de l’ONG, le pasteur… qui se soucie véritablement des communautés à la base. J’invite les acteurs de la société civile qui sont dans la commune d’Abomey-Calavi principalement à Agonssoudja, à véritablement accompagner ce projet. Parce que si chaque femme de la communauté se porte bien, je crois que la communauté ne s’en portera que mieux. On ne veut pas nécessairement des moyens financiers mais tout apport sera le bienvenu notamment les biens matériels. Tout ce qui peut nous aider dans la formation et le financement des activités de ces femmes, est le bienvenu.
Gouthowanou Modeste, formateur
« Elles sont passionnées et ont la volonté de réussir »

Cette formation se déroule en quatre modules autant sur le plan théorique que pratique. Il s’agit des modules de formation à la fabrication de savon liquide, du savon champoing, du savon palmida et du savon en boule. Nous avons commencé depuis un mois environ. Les participantes à cette formation savent déjà fabriquer du savon liquide et du champoing. Il reste les deux derniers modules à travers la fabrication du savon palmida et du savon en boule.
Les femmes sont très motivées. Elles sont passionnées et ont la volonté de réussir, ce qui est primordial comme état d’esprit pour tout entrepreneur. A la fin des séances de formation, certaines femmes n’hésitent pas à nous faire part de leurs préoccupations et nous essayons tant bien que mal d’y trouver des solutions. Même si nous ne trouvons pas des solutions aujourd’hui, nous travaillons à chercher des solutions afin de mieux y faire face à l’avenir.
Hountondé Clotilde, bénéficiaire
« Bientôt, nos produits pourront inonder le marché »

Nous avons reçu des formations pour fabriquer du savon liquide et du champoing. Il reste le savon palmida et le savon en boule. L’ONG Béninvi Wadagbé est une organisation qui est venue à Agossoudja pour aider nous femmes qui n’avons aucune activité rémunératrice de revenus. Je n’ai payé aucun kopek avant de prendre part à cette formation. Notre formateur est très professionnel. Malgré les difficultés qui naissent à cause de nous, il garde son calme et ne cesse de nous expliquer les processus jusqu’à ce que nous les comprenions tous. Il sait comment faire taire nos divergences et nous redonner l’envie de travailler. Bientôt, nos produits pourront inonder le marché.
Samiath Adjao, bénéficiaire
« Dès la fin de cette formation, nous aurons de quoi nous défendre dans la vie active »

L’opportunité qui nous est offerte par l’ONG Béninvi Wadagbé est une occasion inespérée pour nous. La formation se passe très bien. Je suis très contente d’y prendre part parce que j’ai aujourd’hui l’opportunité d’acquérir gratuitement un savoir-faire que j’avais toujours désiré. Je connais des personnes qui fabriquent le savon liquide et autres savons mais elles ne partagent pas leur savoir-faire et il faut payer la formation. Aujourd’hui, grâce à l’ONG Béninvi Wadagbé, nous sommes gratuitement formés et c’est un bonheur pour nous car dès la fin de cette formation, nous aurons de quoi nous défendre dans la vie active.
L’ONG Bénin Viwadagbé en bref
La mission de l’ONG Beninvi Wadagbé est de promouvoir la protection sociale des personnes vulnérables et vise l’éducation, la formation et l’épanouissement des citoyens à la base. Entre autres objectifs, on peut citer : intégrer les personnes défavorisées et démunies dans la société à travers des formations de qualité ; promouvoir l’entrepreneuriat et agir en formant des cibles a l’auto-emploi ; contribuer à l’éducation et la protection des enfants orphelins et vulnérables et promouvoir les valeurs culturelles, artistiques et locales. L’ONG Béninvi Wadagbé intervient dans plusieurs domaines notamment le social, l’éducation, la formation et la culture. Tout ceci autour des valeurs dont la justice, l’unité, la sérénité, la tolérance, l’intégrité, la créativité, l’excellence avec pour cibles phares les enfants, la jeunesse et les femmes.