Le 15ème sommet des BRICS a démarré hier mardi 22 août 2023 à Johannersbourg en Afrique du Sud. Prévu pour prendre part le jeudi 24 août, ce sommet est celui de toutes les attentes car plus de 20 pays pourraient faire leur adhésion aux BRICS. Ce qui fait grincer des dents à l’occident.
Nafiou OGOUCHOLA
L’occident est en proie au doute car les BRICS sont sur le point de poser un acte majeur qui serait de nature à remettre en cause l’ordre mondial établi par les Etats-Unis d’Amérique et l’Europe. Ce sommet réunit plus de 60 pays du Sud global qui s’opposent tous, dans une mesure ou une autre, à la domination occidentale et cherchent des mécanismes de coopération alternatifs. Si les cinq pays qui constituent les BRICS acceptent d’intégrer totalement les 20 Etats qui ont exprimé la demande et rempli les conditions, cette alliance s’engagera sur un chemin de non-retour qui la conduira à réduire ostensiblement, pour commencer, l’influence des Etats-Unis et de l’Europe. De même, la cooptation de cette vingtaine de pays sera un signal fort pour quelques dizaines qui ont déjà manifesté leur volonté d’adhérer aux BRICS sans pour autant remplir les conditions nécessaires. Ainsi donc, si l’actuel sommet constitue une réussite, il est évident qu’au prochain, les BRICS pourraient atteindre ou dépasser les 100 pays adhérents. Comparés au Fonds monétaire international ou à la Banque mondial qui ont entre 170 et 190 pays adhérents, les BRICS, deviendront assez rapidement le second ordre économique mondial, en attendant d’être le premier. Ce qui est l’objectif visé.
Vers la fin du règne du dollar américain ?
Parmi les principaux dossiers qui seront étudiés lors de ce sommet, il y a l’idée de créer une nouvelle monnaie commune pour, à terme, détrôner le dollar. Car le dollar est vu par ces économies émergentes comme une arme de guerre au profit des Etats-Unis et de l’occident, notamment depuis les sanctions prises contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine. L’objectif est de s’affranchir du dollar pour priver l’Amérique de l’un de ses principaux leviers d’influence géopolitique. Pourtant, si la devise américaine est en recul dans les échanges internationaux, elle représente pas moins de 58 % des réserves de changes mondiales, difficile donc de s’en passer à court terme. Tout en rappelant que la mise en place de cette monnaie prendra du temps, il convient de noter que les BRICS ont déjà trouvé des alternatives pour réduire l’influence du dollar. Pour ce faire, ils entendent augmenter les échanges en monnaies locales. Plusieurs pays ont déjà franchi le pas comme les Émirats arabes unis qui ont accepté que l’Inde paie ses achats de pétrole en roupie au détriment du dollar.