La huitième édition du Sommet international de Tokyo pour le développement en Afrique (TICAD 8) s’est close hier, dimanche 28 août 2022, par de bonnes notes. Ceci, après une annonce faite, la veille par l’Etat japonais. De quoi donner un coup de fouet à la présence de l’Etat nippon aux côtés de ceux africains.
Luc TOSSOU
Le Japon a annoncé, le samedi 27 août 2022, un soutien à hauteur de 30 milliards de dollars soit environ 19.746,84 milliards FCFA destiné aux pays africains. A en croire le premier ministre japonais, Fumio Kishida, cette somme sera versée au cours des trois prochaines années, au profit des secteurs de la croissance verte, de la santé, de l’éducation, des ressources humaines, de l’agriculture et de la promotion des investissements. Ce sommet, a connu la participation officiels, d’hommes d’affaires, d’organisations internationales et de dirigeants de 48 pays, parmi lesquels le président tunisien, Kaïs Saïed, et le président sénégalais, Macky Sall.


Dans un discours par vidéoconférence, le premier ministre japonais, a déclaré que « les secteurs public et privé au Japon fourniront (un soutien aux pays africains) environ 30 milliards de dollars au cours des trois prochaines années ». « Ce soutien, qui s’étendra sur les trois prochaines années, concerne plusieurs domaines, dont la croissance verte, la santé, l’éducation, les ressources humaines, l’agriculture, et l’encouragement à l’investissement, notamment pour les start-up », a-t-il ajouté. Fumio Kishida a affirmé que le Japon « tient à être un partenaire d’une Afrique qui grandit avec elle et œuvre pour surmonter les défis ». « Le Japon adoptera sa propre approche, en mettant l’accent sur les personnes ou les ressources humaines pour parvenir à une société africaine agile et résiliente », a-t-il poursuivi.
Lors du discours d’ouverture du sommet, le président tunisien Saïed a déclaré qu’il discutera « des moyens par lesquels les peuples africains peuvent réaliser leurs espoirs, leurs aspirations et leurs rêves ». Le Sommet TICAD est un forum multilatéral qui réunit le Japon, plusieurs pays africains, des organisations internationales, des pays partenaires au développement et des institutions. Le sommet a duré deux jours, au cours desquels 82 projets devraient être présentés, pour une valeur de 2,7 milliards de dollars.
Le sommet a réuni environ 300 hommes d’affaires, parmi lesquels 100 hommes d’affaires japonais, représentant les 50 plus grandes institutions économiques japonaises et internationales, 100 hommes d’affaires africains et 100 hommes d’affaires tunisiens. Parmi les participants figurent également des délégations de la Banque africaine de développement, de l’Organisation mondiale du commerce, de la Banque mondiale, de l’Union africaine et des Nations unies.
Des activités en marge du sommet
En marge du sommet, un forum économique réunissant des hommes d’affaires a eu lieu ainsi que des « événements parallèles » associant la société civile autour de l’inclusion des femmes et l’innovation. Depuis leurs créations en 1993, les sommets Ticad, co-organisés avec les Nations Unies, la Banque mondiale et l’Union africaine, ont généré 26 projets de développement dans 20 pays d’Afrique. Les trois principales thématiques du sommet ont été axées autour des thématiques économiques notamment « un accroissement prévu des investissements japonais en Afrique », notamment en soutien aux start-ups et à l’économie verte, ainsi que ceux visant à « renforcer la sécurité alimentaire », selon la présentation officielle. En plus de 130 millions de dollars soit environ 85 milliards FCFA d’aide alimentaire déjà prévue, le Japon prévoit de « fournir une assistance pour la production de riz, afin de la faire doubler à moyen long terme ».
Le journal économique nippon Nikkei a assuré que les aides japonaises à l’Afrique pourraient augmenter de 40% pour les trois années à venir, par rapport à la période précédente (2020-2022). Le quotidien bien informé estime qu’il s’agit d' »une réponse » de Tokyo aux Etats-Unis, à l’Europe et au grand rival chinois qui augmentent tous leur présence en Afrique. Interrogé sur ce point, un responsable du ministère japonais des Affaires étrangères a dit mercredi à l’AFP que « la diplomatie africaine du Japon pouvait être résumée en deux mots : appropriation et partenariat ». Et d’ajouter : « Le Japon veut faire de l’Afrique un partenaire et croître ensemble » à travers « des initiatives concrètes ».