La France a réuni les 22 et 23 juin 2023, dirigeants, acteurs financiers et partenaires financiers autour de la recherche de solutions durables pour établir un nouveau pacte financier mondial entre les pays développés et ceux qui ne le sont pas encore. Inscrits dans le même ordre d’idées, les analystes réunis au sein du think tank ‘’L’Afrique des idées’’, sous la direction de l’économiste béninois Sophonie Jed Koboudé, avaient déjà pensé à la question et proposé des solutions concrètes pour le financement des économies africaines, au lendemain des affres de la Covid-19. Publié le 14 février 2022 sur le site lafriquedesidees.org, le rapport de 14 pages intitulé ‘’Le financement post-Covid des économies africaines : Le rôle de l’aide au développement’’, fait une analyse de la situation et indique la démarche à suivre pour des économies performantes en Afrique.
Luc TOSSOU
Le think tank L’Afrique des idées, dont le directeur général est l’économiste béninois Sophonie Jed Koboudé a donné des pistes de solutions pour que les contributions des pays développés à l’endroit des Etats africains soient réorientées pour le bonheur de ces derniers. Pour ce faire, les analystes de ‘’L’Afrique des idées’’ ont fait des propositions concrètes, après analyses, pour dynamiser l’aide au développement. Pour ce faire, Sophonie Koboudé et ses pairs ont identifié trois axes prioritaires sur lesquels les pays développés autant que les pays africains doivent travailler. D’abord, selon le think tank dirigé par l’économiste béninois, il faut introduire des réformes au niveau des donateurs, les pays développés. « Une coordination de l’aide via des institutions multilatérales paraît opportune. Cela doit s’accompagner de mesures nouvelles (renforcées) en matière de bonne gouvernance (et non pas juste de démocratie) – le simple fait de l’organisation d’élections, validée par des observateurs internationaux ne devrait plus constituer le seul critère de bonne gouvernance. Il faudrait aller plus loin, et cela pourrait recouper des dimensions comme la reddition des comptes, leur publication et leur diffusion via des canaux accessibles à toute la population. En outre, il faudrait renforcer les mécanismes (autonomes) de suivi des projets financés par ces aides », a-t-on pu lire dans le rapport ‘’Le financement post-Covid des économies africaines : Le rôle de l’aide au développement’’.
Ensuite, sur l’objet des aides, L’Afrique des idées préconise qu’il faut davantage porter les aides vers des secteurs qui améliorent le capital humain, comme l’éducation et santé, au détriment des infrastructures que pourraient porter les États eux-mêmes d’une part, mais aussi accroître les financements à destination du secteur privé, d’autre part. Ceci aurait le double avantage d’échapper au goulot d’étranglement que constitue la corruption, mais aussi créer les conditions pour une croissance pérenne.
Pour finir, les pistes de solutions dans ce rapport s’intèressent aux réformes à opérer au niveau des pays bénéficiaires de l’aide au développement, les pays africains. Selon le think tank, il faudrait disposer d’équipes d’experts outillées pour mieux analyser les contrats de prêts concessionnels ou tout autre type d’aide afin d’échapper au piège de l’aide liée. « Cela permettra aux pays bénéficiaires de garantir leur souveraineté et d’accroitre la liberté dans le choix stratégique des partenaires économiques », renseigne le rapport.