La garde républicaine : l’épée de Damoclès sur la tête des présidents africains
Des militaires ont annoncé avoir renversé le président gabonais Ali Bongo le mercredi 30 août, et annulé le résultat des élections générales qui le donnait vainqueur.
Nafiou OGOUCHOLA
Le coup d’Etat intervenu au Gabon en rajoute à la liste des Etats francophones d’Afrique de l’ouest et du centre ayant connus des renversements de présidents depuis 2020. Désormais, le ‘’printemps africain’’ a déjà fait six victimes avec deux coups d’Etats au Burkina Faso, un au Mali, un en Guinée, un au Niger et un au Gabon. Toutefois, il est aisé de constater que ces coups d’Etats sont intervenus dans des Etats francophones d’Afrique. De quoi alimenter les intoxications quant à la fin de ce cycle qui commence à sérieusement donner l’insomnie à plusieurs autres acteurs politiques et dirigeants d’autres Etats d’Afrique. Surtout il faut préciser que des hommes politiques et dirigeants d’autres Etats non francophones sont aussi craintifs et prient pour que le cycle des instabilités politiques s’arrête sur le Gabon. Mais bien malin qui pourra dire de quoi demain sera fait.
La garde républicaine : l’épée de Damoclès sur la tête des présidents africains
Les coups d’Etats intervenus en Afrique francophone depuis 2020 ont été orchestrés par des militaires souvent issus de la garde nationale. Au Burkina Faso, Mali, Guinée, Niger et Gabon, ce sont des militaires chargés de la sécurité du président qui ont opéré les changements de force. Le terme utilisé est celui de ‘’prise de responsabilité’’. Souvent accueillis favorablement par les populations, en tous cas en général, ces coups d’Etats donnent des ailes aux militaires et renforcent les craintes des chefs d’Etats qui savent désormais que les mêmes militaires à qui ils font confiance seront les mêmes à les priver du pouvoir en cas de coup d’Etat. Même si un adage dit qu’il faut garder ses ennemis plus près de soi, il est clair que la situation des chefs d’Etats africains renversés depuis 2020 prouve le contraire.
