Les milliers d’adolescents et jeunes récemment admissibles au baccalauréat session 2022, fraîchement débarrassés de l’appréhension de l’échec, encore obnubilés par l’euphorie du succès, se sont, avec joie et enthousiasme, prêtés aux exigences des épreuves facultatives et sportives. Bientôt pour la plupart, déjà pour certains, l’heure sera aux équations du choix d’un avenir professionnel. Bonjour les dégâts. Dans l’exercice de l’éditorial de ce jour, chers amis lecteurs, je nous invite à l’exercice de quelques réflexions sur l’avenir que pourrait avoir ces dizaines de milliers de jeunes bacheliers.
Les sorts réservés aux 44.785 candidats admissibles à l’examen du baccalauréat session 2022 bien que divers, sont communs pour une bonne partie. Pour commencer, il y a quelques candidats encore admissibles qui s’en iront grossir le rang des étudiants béninois des pays de la sous-région, d’Afrique, d’Europe, des USA et du monde. Chaque année, ils sont des centaines à accéder à ces formations moyennant une conséquente contribution de leurs parents. Et comme à l’accoutumée, ces futurs étudiants issus de la diaspora béninoise reviendront, à défaut de se caser dans la médecine ou autre secteur, grossir le rang des cadres les plus promus et adulés, parce qu’ils ont un diplôme européen, américain ou oriental.
Ensuite, le dilemme des filières avec des débouchés sûrs sur des emplois salariés hante les nuits des 44.785 candidats déclarés admissibles au Bac session 2022, dont les parents sont issus de la classe moyenne béninoise. Certains candidats croient encore qu’ils peuvent embrasser une filière qui les passionne, d’autres se sont déjà résignés aux décisions de leurs parents. Alors quelle filière choisir ? La réponse à cette question alimente les débats au sein de chaque foyer. Et les écoles et centres de formations se sont déjà parés de leurs plus beaux attributs. Si les parents pouvaient avoir des sources fiables.
De même, les futurs étudiants qui viendront grossir le rang de ceux des universités publiques du Bénin subissent aussi des pressions quant au choix de leurs filières. Même si elle semble moindre que celle subit par les futurs étudiants des écoles privées d’enseignement supérieur, il n’en demeure pas moins vrai que cette partie des candidats admissibles aura aussi son lot de difficultés.
Enfin, dans le rang des candidats admissibles, il y aura une partie qui abandonnera les études académiques pour se concentrer à des activités variées.
Au contact des réalités de demain, semblables à celles d’hier et d’aujourd’hui, une citation me vient à l’esprit : « dans les CNTP, les mêmes causes produisent les mêmes effets ». A moins que les conditions d’hier et d’aujourd’hui diffèrent de celles qui seront offertes, demain dès l’année académique 2022-2023 aux candidats admissibles, il faut se rendre à l’évidence de tout ce gâchis. Un véritable chaos qui s’installe depuis plusieurs décennies et tisse sa toile silencieusement comme la souris qui grignote des bouts de chair humaine et souffle dans la plaie pour que sa victime ne sente pas de douleur. Et chaque année, des dizaines de milliers d’adolescents et jeunes sont lancés dans l’arène des formations universitaires. Après on parle de chômage et sous-emploi.