Le Fonds saoudien de développement (FSD) manifeste à nouveau son soutien pour le volet éducatif du Programme d’actions du gouvernement (PAG). Lors du séjour d’une délégation de cet important fonds arabe du 14 au 18 mai 2023, le Bénin a bénéficié d’un accord de prêt pour le démarrage des travaux de construction d’un Lycée Scientifique de haut niveau à Porto-Novo, et d’une Ecole Normale Supérieure à Parakou.
Luc TOSSOU
Le Bénin et la mission du FSD composée de AlZahrani Saeed, AlMashaikhi Saeed, AlSaikhan Hatem, AlHunaid Ahmed et AlAmro Mohammed ont paraphé un accord de prêt d’environ 9 milliards FCFA au terme des négociations. Il s’agit d’un prêt concessionnel sur une durée de 25 ans, avec une période de grâce de cinq ans, et un taux d’intèrêt de 1,5% par année. En attendant la signature qui interviendra bientôt selon les modalités habituelles, il convient de préciser que l’objet de cette mission était structuré comme suit : négociation d’un nouvel Accord de Prêt pour la construction d’un lycée scientifique et d’une école normale supérieure ; négociation du Memorandum d’entente du Programme Saoudien de forage de puits et de développement rural en Afrique ; le projet de l’Hôpital de Savè et le projet de construction de lignes de transport électrique dans plusieurs départements. Le financement de ce grand projet du secteur éducatif fait suite à la mission d’évaluation du Fonds qui a séjournée au Bénin en juin 2022, conformément aux normes du cycle des projets.
Le projet se situe par ailleurs dans le cadre d’un Programme plus vaste : le programme de construction de six lycées scientifiques de haut niveau et trois écoles normales supérieures. Le coût de ce Programme est estimé à 139,90 millions de dollars US, soit environ 80 milliards FCFA. C’est dire que l’adhésion totale du Fonds Saoudien de Développement reste un atout majeur pour le mener à bonne fin, en termes de mobilisation des ressources financières. En effet, comme institution de référence du Groupe de Coordination Arabe (Arab Coordination Group), et appui du FSD pourrait avoir un effet catalytique très fort sur les autres Fonds et banques arabes. D’abord parce qu’ils travaillent en synergie. Ensuite parce que le secteur éducatif, et particulièrement la formation technique et professionnelle est ancrée au cœur de leurs propres stratégie d’assistance.
Dr Zul-Kifl Salami renseigne sur quoi faire pour bénéficier de cet effet de levier du FSD
Des échanges approfondis sur les actions qu’appellent les travaux ont été menés par le Dr Zul – Kifl Salami Chargé de mission du Président de la République avec le Chef de mission avant son départ. Au nombre de ceux-ci figurent notamment la gestion au pas de charge du présent Accord de Financement, et un vigoureux plaidoyer en faveur des cofinancements des autres institutions du Groupe de Coordination Arabe.
Par ailleurs Dr Zul – Kifl Salami apporte les éclairages ci-après pour permettre au Bénin de bénéficier de cet effet de levier du FSD. A en croire l’ex ministre d’Etat, actuel Chargé de mission du Président Patrice Talon, premièrement et avant tout, « il faut renforcer notre réactivité avec le Fonds dans la conduite de toutes les actions inscrites dans la feuille de route du Projet », a fait savoir l’Administrateur de la Banque islamique de développement (BID).
Deuxièmement, « continuer d’observer rigoureusement les procédures du Fonds à toutes les étapes de la feuille de route, particulièrement et surtout celles relatives à l’obligation faite au bénéficiaire d’obtenir les Avis de Non Objection du Fonds », a-t-il conclu.
En quoi réside aujourd’hui l’apport inestimable des Fonds et Banques Arabes ?
Le contexte international est aujourd’hui marqué par une rareté des liquidités, une montée des taux d’intérêt, un appel conséquent à la mobilisation des ressources par des canaux innovants. Les différents fora internationaux de ces derniers mois ont pointé du doigt la nécessite de faire preuve de créativité et d’inventivité dans la recherche des ressources de financement. Sont notamment indexés : plus d’efforts de mobilisation de ressources intérieures, l’apport des ONG et organisation philanthropes, l’ingénierie financière novatrice etc…
Dans la lecture de cette nouvelle donne internationale, l’aide au développement du Groupe de Coordination Arabe (ACG) pourra prendre encore plus de relief que par le passé. Voilà pourquoi une gestion accélérée des ressources du présent Projet donnera un signe fort aux autres membres de l’ACG au profit du Programme d’Action du Gouvernement.
Les caractéristiques de ce financement à double composante
Le Lycée Scientifique se décline autour des composantes ci-après. Le projet vise à développer l’enseignement secondaire, à élever le niveau des enseignants et améliorer les infrastructures éducatives, ce qui contribue à créer des opportunités économiques pour les particuliers et les entreprises au Bénin, avec un accent particulier sur les jeunes et les femmes. Cet objectif sera atteint grâce à l’amélioration de la qualité et l’adéquation du secteur de l’enseignement et de la formation technique et professionnelle afin de développer des compétences éducatives et de répondre aux besoins de la main-d’œuvre du marché dans les secteurs économiques et l’élévation du niveau de connaissances des employés pour développer l’environnement de travail et la possibilité d’offrir un accompagnement de services de qualité aux parties prenantes (conformément au programme de travail du gouvernement).
Le projet comprend la construction d’une école normale supérieure d’une superficie totale de 23.190 mètres carrés, et d’un lycée scientifique de haut niveau d’une superficie totale de 7.982 mètres carrés, dont chacun comprend quatre départements principaux (le complexe éducatif, le quartier résidentielle, le campus universitaire et les espaces extérieurs « aire de jeux et parkings’’.
Le projet se compose des éléments suivants. Première partie, travaux de génie civil qui comprend la construction d’une école normale supérieure, ainsi que la construction d’un lycée scientifique de haut niveau. La deuxième partie : équipements et mobiliers. La troisième partie : Services de conseil : – Elle comprend l’ingénierie et la supervision de la mise en œuvre du projet. La quatrième partie : appui à l’unité de gestion du projet et la cinquième partie : la revue technique et financière du projet.