La campagne électorale dans le cadre de l’élection législative de janvier 2023 a coïncidé, cette année, avec les périodes de fêtes de fin d’années. Habitués à la morosité économique depuis quelques années, les populations béninoises n’ont pas dirigé les célébrations de 2022. Et cela se fera surement sentir dans les urnes.
Nafiou OGOUCHOLA
Les citoyens béninois entendent procéder à un vote sanction le dimanche 08 janvier 2023. En effet, après avoir traversé des difficultés pour joindre les deux bouts pendant les fêtes de Noël et du Nouvel an 2023, bon nombre d’électeurs ont eu soudainement envie de mettre un terme au ‘’serrage’’ indéterminé de la ‘’ceinture’’ tel qu’ils le vivent depuis quelques années. « La souffrance augmente jour après jour. Certes il nous faut faire des économies pour investir et développer notre pays mais cela fait plus de six ans et bientôt sept ans que nous nous privons de l’agréable pour nous consacrer exclusivement à l’utile. Nous souffrons beaucoup. Regardez dans la ville, c’est difficile de sentir la fête. Tout est devenu taciturne. Chacun se cherche dans son coin. Notre solidarité en période de fête a pris un gros coup. Avec toute cette souffrance, je ne peux que voter pour le parti qui dénonce ce que je vis. Les Démocrates disent haut et fort ce que nous vivons. C’est le moment de faire savoir au chef de l’Etat que Les Démocrates disent la vérité. Peut-être qu’il nous écoutera mieux après un vote-sanction », explique Adjimassè Anicet, vulcanisateur à Akpakpa à Cotonou. Ainsi donc, la connotation prise par la célébration des fêtes de fin d’année 2022 se sont invitées dans le débat des élections législatives de janvier 2023.
Les listes de la mouvance : souffre-douleurs de la gouvernance Talon
Les partis politiques de la mouvance présidentielle notamment l’Union progressiste le Renouveau (UP-R) et le Bloc républicain (BR) risquent de faire les frais de la gestion faite par le président Patrice Talon depuis avril 2016 à la tête du Bénin. En effet, à l’affût depuis l’avènement au pouvoir du régime du ‘’Nouveau départ’’, les électeurs béninois voient en les élections législatives de janvier 2023 une fabuleuse opportunité de renseigner l’exécutif béninois sur leurs aspirations. Pour ce faire, la thérapie est toute trouvée et la stratégie est bien huilée. Huguette H., revendeuse à Guinkomey, un quartier de Cotonou, nous renseigne. « On nous avait appris à prendre l’argent chez l’un et voter pour l’autre. C’est ce que nous avions fait et les actuels gouvernants sont venus au pouvoir. Nous n’avons rien à inventer aujourd’hui. Nous allons voter pour les gens qui disent haut ce que nous disons bas. Je n’ai jamais été aussi convaincu de ma vie. Nous allons leur montrer qui nous sommes », a-t-elle fait savoir.
La morosité économique ayant précédé et suivi les fêtes de fin d’année 2022 ont fini de convaincre les électeurs indécis quant au choix à effectuer. « Nous souffrons et nous allons exprimer notre souffrance aux partis de la mouvance. C’est à eux de dire la vérité au chef de l’Etat. S’ils ne le font pas, on le fera le 08 janvier », a affirmé Edwin Codjo, responsable administratif d’une entreprise privée à Cotonou.