Le Benin et la Côte d’Ivoire proches d’être membres de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD).
« Nous sommes très heureux d’accueillir le Bénin et la Côte d’Ivoire parmi nos derniers membres et nous espérons qu’ils deviendront également des pays d’opération. Cela reflète les objectifs stratégiques de nos actionnaires pour l’Afrique subsaharienne et la valeur que la Banque peut y apporter. En collaboration avec d’autres partenaires internationaux, notre objectif sera de contribuer à libérer le potentiel du secteur privé des pays, à créer des emplois et à soutenir le développement durable », a déclaré Odile Renaud-Basso, la présidente de la BERD.
Les deux pays de la zone UEMOA saisissent l’opportunité créée par un amendement des statuts de l’institution basée à Londres. Cependant, ils devront encore satisfaire à certaines exigences qui ne sont pas clairement présentées. Déposées respectivement en juillet et août 2023, les candidatures d’adhésion du Bénin et de la Côte d’Ivoire à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), ont été approuvées par le conseil des gouverneurs de cette institution financière multilatérale. Dans un communiqué publié hier, 24 octobre 2023, la BERD indique qu’il ne s’agit que d’une première étape. Les deux pays devront encore remplir « certaines conditions finales de pré-adhésion » avant que le processus ne soit conclu. Le Ghana, le Kenya, le Nigéria et le Sénégal ont également été identifiés par la BERD comme des pays de la région ou son modèle d’affaires conviendrait le mieux. L’institution ne compte, cependant, y investir qu’à partir de 2025 et ce jusqu’à 2030 dans une première étape.
Ce développement a été entériné lors de la première étape du processus d’adhésion par le Conseil des Gouverneurs de la BERD. Toutefois, il reste aux deux nations à satisfaire certaines exigences préalables avant la conclusion définitive du processus. L’initiative s’inscrit dans le prolongement des décisions prises lors de la Réunion Annuelle 2023 de la BERD à Samarkand, où des amendements aux statuts de la Banque ont été adoptés.
Ces amendements visent à faciliter une expansion limitée et progressive des opérations de la BERD vers l’Afrique subsaharienne et l’Irak. En plus de leur candidature, le Bénin et la Côte d’Ivoire ont également exprimé le désir de bénéficier des services financiers et consultatifs de la BERD, une requête qui sera examinée une fois les amendements statutaires en vigueur.
Depuis sa création en 1991, la BERD a investi près de €190 milliards dans 6844 projets, soutenant ainsi les réformes politiques et le développement du secteur privé dans plus de 30 économies à travers le monde. Jusque-là elle travaillait déjà dans des pays d’Afrique du nord, notamment la Tunisie, l’Egypte et le Maroc. La BERD a été créée en 1991 à la suite de l’effondrement du communisme en Europe, afin de consolider les économies de marché et les démocraties dans 37 pays de l’Europe centrale et orientale, de la Méditerranée du Sud-Est et de l’Asie centrale. La Banque est détenue par 69 pays et deux institutions intergouvernementales notamment l’Union européenne et la Banque européenne d’investissement. Le mandat de la BERD stipule que l’institution ne coopère qu’avec les États qui adoptent des principes de gouvernance démocratique. A date, la Banque revendique avoir investi plus de 190 milliards d’euros dans 6 844 projets et soutenu des réformes politiques visant à développer le secteur privé dans plus de 30 économies.
Luc TOSSOU