(Entre politique et développement, la dure équation pour ABT et Djogbénou)

Le renouvellement des membres du Parlement béninois, 9ème législature se fera par le biais du scrutin prévu pour se dérouler le 08 janvier 2023. A quelques mois de cette échéance, les formations politiques ainsi que les citoyens manifestant quelque intérêt à prendre part à cette élection, se mettent en ordre de bataille. Mais à l’heure où les listes se concoctent petit à petit, il convient de s’appesantir sur ce que ces députés peuvent faire pour accélérer la course du Bénin vers le développement économique et social.
Luc TOSSOU
Les profils des députés qui entreront en fonction le 12 janvier 2023 à l’Assemblée nationale du Bénin détermineront la valeur ajoutée de la 9ème législature du Parlement béninois sur le développement économique et social du pays. En effet, les ambitions du gouvernement du Bénin transcrites dans le Programme d’actions du gouvernement 2021-2026 (PAG 2) ont besoin d’un arsenal législatif dont les aspirations cadrent avec les exigences du développement durable. Compte-tenu des appétences des dirigeants béninois, il faut un cadre législatif essentiellement axé sur les besoins en matière de développement. Ainsi, loin de constituer un traditionnel repaire de politiciens carriéristes ou plébiscités pour des raisons diverses, le Parlement béninois pourrait être, dès janvier 2023, un cadre d’expression de l’intelligentsia pour l’essor économique et social de cette nation. Car les enjeux de développement sont immenses et le gouvernement a besoin d’avoir les coudées franches pour évoluer assez rapidement vers des résultats concrets.
Des défis importants à relever dans des secteurs clés
Le cadre législatif béninois, pour être en adéquation avec les Objectifs de développement durable (ODD), doit subir quelques améliorations dans des secteurs clés notamment l’environnement, la santé, l’énergie, la communication, le cadre de vie, la gestion des déchets, l’agriculture, l’élevage et autres. Pendant que la politique occupait la majorité du temps de travail des mandatures précédentes, les difficultés auxquelles sont astreints les citoyens béninois se sont amoncelées. Et des goulots d’étranglements continuent de persister, freinant les efforts des Partenaires techniques et financiers (PTF), cadres, hommes d’affaires et autres acteurs du développement. Le vrai défis pour les prochains parlementaires béninois sera non seulement de légiférer pour améliorer l’environnement économique et social du Bénin mais aussi de travailler à ce que les lois qui seront votées soient pour le présent et le futur afin que les populations soient épargnées des difficultés pendant quelques décennies. Car aucune loi n’est parfaite. Ce qui oblige les partis politiques à opérer des choix en fonction du background de chacun de leurs candidats aux élections législatives de janvier 2023. Car il sera alors question d’opiner des monticules de dossiers de projets et/ou propositions de lois qui sommeillent dans des tiroirs en attendant le moment favorable pour atterrir sur la table des députés. La composition des équipes pour le Parlement dès janvier 2023 devra annoncer les couleurs quant aux intentions de chaque parti. De quoi mettre les dirigeants de partis politiques entre le marteau et l’enclume.
La dure équation pour ABT et Djogbénou : entre politique et développement, que prioriser ?
Les dirigeants des partis politiques du Bénin notamment le Bloc républicain (BR) et l’Union progressiste (UP) ont à choisir entre donner la priorité au développement ou à la politique. Même si on est politique, les membres des partis BR et UP partagent, ou le font croire, la vision de développement du gouvernement portée par le président de la République, Patrice Talon. Donc, normalement, il ne sera pas seulement question de politique dans la confection des listes de ces partis politiques. Toutefois, il serait difficile de laisser le développement économique et social prioriser sur la politique au sein de ces partis. Les enjeux sont très importants et un choix axé sur le profil du député viendra, à coup sûr, bousculer la nomenclature de ces partis. Mais en faisant le choix de la politique au détriment de sages intellectuels, expérimentés et porteurs d’une vision économique et sociale à court, moyen et long terme pour le Bénin, les partis politiques du Bénin ne pourront pas être à même d’animer le débat économique, social, environnemental, sanitaire, communicationnel et autres avec des arguments tirés de leurs expériences. Car les technocrates avérés apportent toujours un plus dans les débats. Cela peut être par des questions, des contributions, des propositions et autres alternatives offertes aux députés. Mais c’est partis politiques de décider.