(« CBI-Bénin nourrit l’ambition d’augmenter considérablement sa participation aux émissions sur le Marché des Titres Publics »)
La rubrique ‘’Echos du MTP’’ du numéro 007 du magazine d’Umoa-titres ‘’LA TENDANCE’’ de juillet 2022 a reçu entre autres invités, Jean-Marie Kompaoré, Directeur Général Adjoint de Coris Bank International Bénin. Jean-Marie Kompaoré est titulaire d’un Master en Management Financier et Organisationnel obtenu à EUROMED Marseille en France en 2012. Après la Banque Agricole et Commerciale du Burkina (BACB), la Banque Sahélo-Saharienne pour l’Industrie et le Commerce (BSIC-Burkina), il entre dans le Groupe CORIS où il occupe successivement le poste de Directeur des Finances et de la Comptabilité de CBI SA et Directeur des Finances et du Contrôle de Gestion de CORIS HOLDING. Il fait partie de la première équipe managériale du Groupe en 2008. Il rejoint la Direction Générale de la filiale du Bénin, où il est, depuis novembre 2020, le Directeur Général Adjoint.
Comment les institutions financières contribuent au financement des États sur le MTP ? Exemple de Coris Bank
Les banques jouent un rôle majeur de pourvoyeur de ressources de trésorerie aux Etats par leur participation assidue au Marché des Titres Publics de l’Union. Fidèle à sa vision de faire la Banque Autrement, et d’être une banque de référence dans la sous-région, Coris Bank International accompagne le développement des économies dans ses pays d’implantation au niveau de la zone UEMOA et hors de l’Union. Notre institution travaille à être le partenaire privilégié des grandes entreprises, des institutions publiques et parapubliques, des PME/PMI, des particuliers et salariés et du secteur informel.
Au titre du financement des besoins des Etats, CBI Bénin y contribue fortement, notamment à travers la participation aux adjudications de titres émis par les Etats de l’UEMOA. Cette participation de qualité de la Banque assure le financement de divers projets économiques structurants des Etats dans les secteurs de la santé, de l’éducation, des infrastructures publiques et des industries.
Quelle est la capacité de financement de votre institution bancaire (Coris Bank) sur le MTP ?
Il est assez difficile de parler d’une capacité de financement ! Disons plutôt que Coris Bank International Bénin reste très active sur le Marché des Titres Publics. Elle participe régulièrement aux adjudications de titres émis par les Etats. Pour preuve, Coris Bank International Bénin totalise un encours d’environ 300 milliards de FCFA de titres publics avec une implication dynamique sur tous les Etats de l’UEMOA. Ayant atteint le cap significatif des 05 ans de présence sur le marché, l’Institution a connu un relèvement de son capital à 15,5 milliards de FCFA. Coris Bank International Bénin nourrit l’ambition d’augmenter considérablement son implication sur le Marché des Titres Publics.
Comment appréciez-vous la situation du marché au regard des facilités offertes par la BCEAO ?
Les dispositions mises en place par la BCEAO au début de la crise liée à la COVID19 ont constitué une véritable bouffée d’oxygène pour les banques. L’avis N°05 relatif au report des échéances de crédit des entreprises et agents économiques affectés par la COVID 19, a permis aux institutions financières de maintenir la qualité de leurs portefeuilles et de suivre la reprise progressive des activités de leurs clients. Quant au dispositif réaménagé des accords de classement, il a permis aux banques de mobiliser davantage de ressources et à des conditions préférentielles aux guichets de la Banque Centrale en vue de maintenir le financement de l’économie et des projets structurants. En outre, les banques ont salué une politique monétaire accommodante de la Banque Centrale se traduisant par une baisse des taux depuis juin 2020.
La BCEAO assure la couverture de tous les besoins exprimés par les banques à ses guichets à son taux minimum de 2%. Ce qui a favorisé la liquidité sur le marché interbancaire avec un impact sur les rendements des titres publics.
Quelles sont vos impressions sur les nouveaux instruments de financement (Bons social Covid-19, Obligations de Relance et Bons de Soutien et de Résilience) ?
Ces nouveaux instruments financiers restent des mécanismes efficaces de lutte contre la crise liée à la COVID-19. Ils ont pu conférer à la place monétaire, une résilience remarquable face à la pandémie systémique de la COVID-19 comparativement aux autres espaces économiques. Ces instruments ont apporté un soutien aux Etats dans la prise en charge de la maladie, l’acquisition des vaccins et des traitements ainsi que la dotation en ressources et matériels nécessaires ; toutes choses ayant permis de contenir la pandémie.
Comment appréciez-vous l’évolution du Marché des Titres Publics ?
Les pays de la sous-région ont plus ou moins bien résisté à cette crise. Le Bénin s’en sort relativement bien avec un taux de croissance positif (+3,8%) en 2020 et projeté à 7,0% en 2021 pendant que certains pays connaissent une régression économique. Le Marché des Titres Publics a connu plusieurs réformes en vue de sa dynamisation. On note entre autres, la création de UMOATitres (UT), en charge de la gestion et de la promotion des titres publics de la zone UMOA. Notons également l’opérationnalisation des Spécialistes en Valeurs du Trésor (SVT) avec pour missions la promotion du Marché des Titres Publics, le développement du marché secondaire. Par rapport à l’état actuel du marché, on note une abondante liquidité à la suite des diverses mesures mises en place par le régulateur contre la crise liée à la COVID-19.
Il faut également souligner un très fort appétit pour les titres publics par les investisseurs, qui se traduit par une couverture entre 150 et 200% des montants mis en adjudication. Cela n’est pas sans conséquence sur le rendement. Pour l’investisseur que nous sommes, c’est quand même un manque à gagner certain.
Quelles sont vos propositions pour d’amélioration ?
Nous saluons le travail de sensibilisation des acteurs effectué par UMOA-Titres et l’encourageons à poursuivre dans ce sens. Il est capital que de nouveaux mécanismes soient trouvés pour impacter davantage la zone monétaire. Ces nouveaux instruments assureraient une meilleure liquidité du marché secondaire. Ce dernier, pour l’instant, manque cruellement de profondeur. Nous nourrissons également un idéal, celui du maintien des taux directeurs de la BCEAO et des différentes mesures COVID-19 mises en place. Nous profitons de cette plume pour remercier tous les acteurs, notamment la BCEAO, UMOA-Titres et le magazine LA TENDANCE pour l’animation continue de l’écosystème financier sous régional.
Pour finir, quelle place occupe votre institution sur le marché bancaire local ?
Coris Bank International Bénin est une filiale du solide Groupe Coris Bank International dont l’expansion est portée par ses performances exceptionnelles. Pour en revenir à Coris Bank International Bénin, elle affiche malgré la pandémie de la COVID-19 un ensemble satisfaisant d’indicateurs financiers au 31 décembre 2021, notamment : Un Produit Net Bancaire de FCFA 17,186 milliards ; un résultat net bénéficiaire de FCFA 6,291 milliards ; un taux de dégradation du portefeuille de 0,9% ; et un coefficient d’exploitation de 45%. Coris Bank International clôture l’exercice 2021 au 4ème rang sur la place bancaire avec un bilan total de 589 milliards de FCFA. Ces réalisations ont été possibles grâce au soutien du Groupe Coris, à la saine combativité commerciale des équipes et aussi à l’écosystème très favorable évoqué tout au long de cet entretien.
Source : LA TENDANCE numéro 007 de juillet 2022