(Six institutions de microfinance sous administration provisoire au Bénin)
La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) a rendu public le rapport sur la situation de la microfinance dans l’Union monétaire ouest africaine (Umoa) au 31 mars 2022.
Luc TOSSOU
Le montant des dépôts collectés par les Structures financières décentralisées au Bénin au 31 mars 2022 a connu une augmentation de 18,339 milliards FCFA, soit une croissance de 11,7% en comparaison à la fin du premier trimestre 2021. Au niveau de l’Uemoa, la progression enregistrée s’élève à 336,032 milliards FCFA pour s’établir à 2.076, 842 milliards FCFA contre 1.740,809 milliards FCFA une année plus tôt, soit une augmentation de 19,3%. A l’instar du Bénin, cette progression est enregistrée en Côte d’Ivoire avec 100,437 milliards FCFA, soit 24,9%, au Burkina avec 81,348 milliards FCFA, soit 25,0%, au Togo avec 55,460 milliards FCFA, soit 20,4%, au Sénégal avec 52,401 milliards FCFA, soit 12,5%, au Mali avec 23,430 milliards FCFA, soit 17,1%, et au Niger avec 4,652 milliards FCFA, soit 17,4%. Toutefois, la BCEAO a noté une diminution en Guinée-Bissau avec -37,0 millions FCFA, soit 43,1% de moins qu’en 2021.
Les dépôts à vue sont prépondérants avec une part de 58,1% du total des dépôts. Les dépôts à terme et les autres dépôts constituent respectivement 21,0% et 20,9%. En outre, l’épargne mobilisée par les SFD a été constituée à hauteur de 43,4% par les hommes, 22,2% par les femmes et 34,4% par les groupements. Le montant moyen des dépôts par membre a progressé de 10,8%, pour s’établir à 120.159 FCFA après 108.407 FCFA à fin mars 2021.
Six institutions de microfinance sous administration provisoire au Bénin
A fin mars 2022, 12 institutions de microfinance qui sont sous administration provisoire, réparties comme suit : six au Bénin, un au Burkina, un en Côte d’Ivoire, un au Niger, un au Sénégal et un au Togo. L’épargne recueillie par le secteur de la microfinance de l’UMOA représente 5,3% de celle collectée par les établissements de crédit de l’Union. Le nombre de SFD dans l’UMOA est de 508 unités à fin mars 2022. En outre, 17.284.110 personnes ont bénéficié des services financiers fournis par les institutions de microfinance sur la période sous revue, à travers 4.370 points de service répartis dans les États membres de l’Union.
A l’examen des indicateurs d’intermédiation, les SFD de l’Union ont maintenu la dynamique de croissance de leurs activités, en termes de collecte de dépôts et d’ouverture de comptes en faveur de leur clientèle. En revanche, l’activité d’octroi de crédits a été ralentie sur le premier trimestre, à l’instar des années précédentes. Cette tendance saisonnière est généralement observée après les fêtes de fin d’année en raison de la forte activité de crédit enregistrée à ces occasions.
Nonobstant le ralentissement sur le trimestre, l’encours des crédits des Structures financières décentralisées (SFD) de l’Union s’est accru de 268,327 milliards FCFA soit un accroissement de 16,0% par rapport à son niveau à fin mars 2021 pour se situer à 1.946,765 milliards FCFA. Une part de 50,4% de l’ensemble des concours accordés par les SFD représente les crédits à court terme. Les prêts à moyen et long termes constituent respectivement 30,5% et 19,1% sur la période. La clientèle masculine des SFD a bénéficié de 54,3% des crédits. La clientèle féminine et les groupements bénéficient respectivement de 20,6% et 25,1% des financements. L’encours moyen des financements des SFD par membre a augmenté de 7,7% pour se situer à 112.633 FCFA à fin mars 2022 contre 104.523 FCFA l’an dernier.
Pour l’ensemble du secteur de la microfinance, l’encours des crédits représente 7,0% de celui des établissements de crédit de l’Union.
Le taux brut de dégradation du portefeuilleest resté quasi-stable, ressortant à 8,9% contre 8,8% à fin mars 2021, pour une norme généralement admise de 3% dans le secteur. Cette situation s’explique notamment par les efforts consentis par les SFD en vue de contenir l’évolution de leur portefeuille à risque.