L’investisseur : Quels sont les défis de la Responsabilité sociétale des entreprises au Bénin ?
Olivier Asséréou DEDOH : Pour ma part, les défis de la RSE au Bénin tiennent à la vulgarisation du concept pour son appropriation par les entreprises ; à la mise en place d’un label RSE au Bénin ; à la motivation des structures engagées dans la démarche RSE et à l’encouragement des entreprises qui posent déjà des actions RSE concrètes.
Quelles sont les perspectives de la Responsabilité sociétale des entreprises au Bénin et en Afrique ?
Je pense que la RSE a de bonnes perspectives en Afrique et particulièrement au Bénin. Le taux de pénétration du concept aujourd’hui n’est plus le même qu’il a deux. Beaucoup d’OSC y travaillent à travers les communications, les formations etc…
Quelles sont les stratégies à mettre en œuvre pour inciter les entrepreneurs à assumer leurs responsabilités sociétales ?
La RSE étant une démarche volontaire, les Organisations de la Société Civile ont un grand rôle à jouer dans la pénétration du concept au Bénin. Il s’agira de continuer la communication, la formation et dans le même temps valoriser les entreprises qui essayent de se mettre dans la démarche RSE. En suite créer des cadres incitatifs pour favoriser l’adoption de la démarche par plus d’acteurs de l’écosystème.
Quelles attentes nourrissez-vous à l’égard du gouvernement dans la vulgarisation de la Responsabilité sociétale des entreprises ?
Pour ma part j’ai deux souhaits : le premier est que l’Etat commence par mettre des mesures incitatrices pour permettre et peut être obligé certaines entreprises à rentrer dans une démarche RSE. Par exemple exiger une obligation de reporting RSE pour certains gros marchés publics. Le second c’est d’amener les Partenaires Techniques et Financiers (PTF), lors de la négociation des accords de coopération à intégrer dans leurs axes d’actions, l’accompagnement les organisations de la société civile et même les entreprises, dans la promotion et la mise en place de cette démarche
Quel est l’impact de la RSE sur le développement économique du Bénin ? A quoi peut-on s’attendre dans 5, 10 ou 20 ans ?
C’est d’arriver à plus d’entreprises dont l’humain serait le centre des préoccupations, avec un monde plus juste et plus durable. Je nourris l’espoir que dans les 5 ans à venir tant les PME s’approprient cette démarche qui au demeurant permet aux entreprises d’être plus innovantes et plus performantes.
Quel message avez-vous à l’endroit des gouvernants, entrepreneurs et employés ?
Aux entrepreneurs, cherchez à comprendre et vous approprier de la démarche RSE et vous vous rendrez compte que la RSE est un levier de développement et de performance de l’entreprise. Aux gouvernants, le seul message, c’est les exhorter à créer un cadre incitatif à la mise en œuvre de la démarche RSE par les entreprises.
Avez-vous une préoccupation particulière à aborder ?
Je n’ai pas de préoccupation particulière autre que de remercier et d’encourager tant les OSC qui communiquent sur la RSE et les entreprises qui essayent déjà d’adopter la démarche RSE.
Quelques informations sur Olivier Asséréou DEDOH
Olivier Asséréou DEDOH est Contrôleur de Gestion de Formation et en fonction à l’Agence Belge de Développement Enabel. Il est Président de l’Association pour la Promotion de la Responsabilité Sociale et Environnementale des Entreprises au Bénin (APRSEE-BENIN).
APRSEE-BENIN est une organisation de la Société Civile ayant existence légale depuis 2017 qui promeut la RSE à travers des formations, les communications et la valorisation des entreprises engagées dans la démarche RSE.
Interview réalisée par Nafiou OGOUCHOLA