Les économies des Etats d’Afrique notamment d’Afrique noire restent dominées par des activités qui échappent au contrôle du fisc. Ce qui leur a valu de se faire classer dans la catégorie dite ‘’secteur informel’’. Invité sur une chaîne ivoirienne il y a quelques jours, l’ancien ministre du Plan et du développement de la Côte d’ivoire Tidjane Thiam a abordé le sujet, entre autres.
Nafiou OGOUCHOLA
Le secteur dit informel est le moteur de l’économie des Etats africains dont le Bénin et la Côte d’ivoire. Pour Tidjane Thiam, il urge de lever l’amalgame. « Je déteste cette expression de secteur informel. Notre société ne peut pas marcher sans les gens du secteur informel », a renseigné le chef d’entreprise ivoirien. Pour lui, le secteur dit informel devrait être désigné autrement. « …Secteur productif, secteur économique », a-t-il fait savoir. Pour cause, Tidjane Thiam explique que « …ce sont des entreprises à part entière. Ces gens ont des compétences, des savoirs faires, ils ont des compétences et rendent des services de grande valeur pour l’économie. Il faut les mettre en valeur, pas les traiter comme un mal nécessaire. Au contraire, ils sont bien souvent le cœur de l’économie. C’est la périphérie qui se moque du centre. On a une démographie en Afrique telle qu’on ne peut pas considérer qu’il y a de sot métier. La première chose qui nous manque c’est les emplois. Tout ce qui est créateur d’emplois doit être soutenu et amplifié ».
Soutenir davantage les Micro, petites et moyennes entreprises
L’ancien ministre du Plan et du développement de la Côte d’ivoire soutient que les gouvernants africains doivent renforcer davantage leur soutien aux Micros, petites et moyennes entreprises (MPME). Dans son développement, il est aisé de comprendre que les Etats africains doivent accompagner par tous les moyens nécessaires les entrepreneurs afin que leurs entreprises grandissent pour offrir plus d’emplois à la jeunesse qui en a tant besoin. « La base de l’économie, c’est l’économie locale, domestique. Il faut déployer tous les efforts possibles et imaginables pour promouvoir les PME. Toute l’Afrique veut de grandes entreprises. Toutes les grandes entreprises ont été de petites entreprises. Vous prenez les 10 premières entreprises mondiales en capitalisation boursière, d’abord huit sont américaines et six ont été créées après 1990. Donc elles ont moins de 50 ans… Donc, il faut chérir ces PME. Je sais qu’il existe des programmes pour aider les PME, il faut amplifier cela. Et il faut aussi que les discours les placent vraiment à l’avant-garde du développement », a conclu Tidjane Thiam.