La recherche d’un avenir meilleur astreint tout travailleur à avoir des épargnes. Au Bénin, les épargnes communément appelées ‘’tontine’’ s’étaient révélées être l’apanage trouvé par nos pères, sinon nos mères, pour se faire des économies pour la réalisation des objectifs de leurs vies. Mais très vite, certains de ces hommes et femmes qui servent de collecteurs d’épargnes se sont transformés en véritable escrocs. Et le phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur. Au grand dam du pauvre citoyen.
Dans l’exercice de l’éditorial de ce jour, mardi 7 décembre 2021, je mets ma plume au service de la société pour inviter les autorités béninoises à prendre à bras le corps l’épineux problème des escrocs qui collectent les sous de leurs compatriotes, souvent sans autorisation, et trouvent des arguments pour ne pas rendre intégralement les sous au terme fixé pour le faire. Tout d’abord, les sociétés et individus qui collectent les sous au Bénin doivent avoir des agréments avant de le faire. Aujourd’hui au Bénin, il suffit qu’un quidam se lève, fabrique quelques spécimens de cartes et le tour est joué. Il lui suffirait de passer de maison en maison et au fil des rues et quartiers, il peut collecter des millions de FCFA. Les cas de ces hommes et femmes qui se sont volatilisés du jour au lendemain avec des millions d’épargnes des pauvres populations béninoises ne sont plus à compter. Les cas sont nombreux. Très nombreux. Ainsi donc, dès que ces hommes, femmes ou entreprises reçoivent un agrément avant de commencer par mobiliser les épargnes des populations, il serait difficile d’assister à la disparation des collecteurs. Au pire des cas, si cela se produisait, au moins il y aurait des documents administratifs pouvant permettre de mettre la main sur les indélicats.
Ensuite, la nécessité de régulariser le domaine de la collecte d’épargne tient du fait que ces hommes, femmes ou entreprises qui se lient à cette activité peuvent facilement servir de canal de blanchiment d’argent. Car bien malin qui pourrait savoir combien ils collectent chaque jour. Qui peut savoir si l’argent que les collecteurs détiennent provient exclusivement des épargnes des populations ? Comment pourrait-on distinguer un collecteur d’épargne qui fait du blanchiment d’argent de celui qui ne le fait pas ? En réorganisant le secteur, les autorités béninoises auraient surement des éléments clairs et justes pour leur permettre d’apprécier à si un homme, une femme ou une entreprise de collecte d’épargne fait du blanchiment ou pas.
Les réformes dans le secteur de l’épargne traditionnelle béninoise permettront enfin de sécuriser davantage les économies des travailleurs. Certes, il suffirait que les populations déposent leurs épargnes dans les banques et autres institutions spécialisées mais dans un pays où le taux d’alphabétisme environne les 30%, il est clair qu’il faudra compter encore pendant un temps avec quelques habitudes de nos communautés.
Les victimes des escrocs qui sévissent dans nos départements sont nombreuses. Les autorités à divers niveaux doivent jouer pleinement leurs partitions pour que ces individus sans foi ni loi soient totalement mis hors d’état de nuire leurs compatriotes. Nous reviendrons sur les nouvelles stratégies utilisées pour arnaquer les honnêtes citoyens dans nos prochaines publications.
Prosper VONDJEHOUNKO