Les travaux de l’atelier de formation « Atteintes aux droits humains et à l’environnement : quelle responsabilité des entreprises ? » a pris fin le samedi 12 mars 2022 dans la salle Nestor Agossa du Chant d’oiseau à Cotonou. Entrant dans le cadre de la mise en œuvre du projet ‘’Développer les capacités de la société civile au Bénin, au Togo et au Sénégal pour faire respecter par les entreprises les droits humains et le droit de l’environnement, et permettre la mise en place de politiques publiques plus protectrices’’, cet atelier a abouti à des résultats concluants.
La cérémonie de clôture de six jours d’activités, du 07 au 12 mars 2022, dans le cadre de la formation sur le devoir de vigilance et la Responsabilité sociale des entreprises (RSE) et les campagnes de plaidoyer peut être interprétée comme l’élément déclencheur de la vulgarisation proprement dite de la RSE au Bénin et au Togo. En effet, au terme des travaux, les participants et participantes ont décidé d’unir leurs forces pour donner naissance, bientôt, à un réseau d’acteurs des OSC du Bénin et du Togo dans le secteur de la RSE. Ce que nous explique le manager de RSE-Bénin, Yacoub Bitocho : « Nous sommes désormais outillés pour, non seulement, accélérer la vulgarisation de la Responsabilité sociétale des entreprises au Bénin et au Togo, mais aussi, pour nous mettre ensemble afin d’unir nos voix comme un seul homme pour faire des plaidoyers efficaces pour obtenir des législations en matière de RSE au Bénin et au Togo ». Cette formation s’inscrit dans le cadre du projet ‘’Développer les capacités de la société civile au Bénin, au Togo et au Sénégal pour faire respecter par les entreprises les droits humains et le droit de l’environnement, et permettre la mise en place de politiques publiques plus protectrices’’. Ce projet est cofinancé par l’Agence française de développement (AFD) et mis en œuvre par un Consortium composé de l’organisation Sherpa (France), RSE et PED France, RSE-Bénin, RSE et PED Togo et la Lumière (Sénégal).
Lors de son mot de clôture, la représentante de Sherpa, Kim Aumonier s’est dite satisfaite du déroulement de la formation, du travail des organisateurs (membres de RSE-Bénin) ainsi que des interventions des participants. De ses explications, il ressort que l’ambiance bon enfant qui a régné du lundi 07 au samedi 12 mars leur a permis de travailler dans les meilleures conditions. A l’en croire, les objectifs fixés à l’entame de cet atelier ont bien été atteints. Pour finir, elle revient sur le bien-fondé de cette formation. « Nous travaillons afin de développer les capacités des Organisations de la société civile togolaise, béninoise et sénégalaise sur la question du respect des droits humains et de l’environnement par les entreprises. Nous avons une synergie entre l’expertise de Sherpa sur les crimes économiques, du plaidoyer et contentieux et l’expertise de nos partenaires sur la Responsabilité sociale des entreprises (RSE)… C’est la première activité du projet qui s’étale sur trois ans et qui devrait mener à la constitution de réseaux d’OSC pouvant s’engager sur les questions traitées cette semaine », a expliqué Kim Aumonier.
Lire ci-dessous, les propos de quelques participants.
Ils ont dit…
Anne-Sophie Poullard, France de l’organisation RSE et PED France, chargée de projet pour la formation
« L’objectif est atteint »

Le contenu c’était de former les OSC présentes sur la loi française sur le devoir de vigilance des sociétés mères et entreprises donneuses d’ordre et de leur parler aussi des principes de la Responsabilité sociétale des entreprises. L’objectif c’est de renforcer les capacités des acteurs des OSC au niveau du plaidoyer pour qu’elles puissent choisir, au sein de la législation de leurs pays, quel type de cause elles veulent défendre. Egalement le plaidoyer à destination d’acteurs institutionnels.
Ce qui est important c’est de créer un réseau africain entre le Togo et le Bénin mais également de capitaliser sur le réseau des OSC du Sénégal pour qu’elles puissent former une coalition africaine et promouvoir leurs droits auprès des gouvernements et des entreprises en Afrique.
L’objectif est atteint. On a commencé la formation alors que personne ne se connaissait et on l’a achevé avec une dynamique de groupe, un réseau créé.
Yacoub Bitocho, manager ONG pour la Responsabilité sociétale et environnementale des entreprises en vue du développement durable au Bénin (RSE-Bénin)
« Notre rôle c’est d’accompagner l’Etat à légiférer dans le domaine de la RSE »

Cette formation a réuni les OSC du Bénin et du Togo. L’objectif était d’outiller les participants à la maîtrise des mécanismes du plaidoyer, les former sur les enjeux de la RSE afin qu’il y ait un cadre réglementaire au niveau de ces différents pays. Au terme de cette formation nous exprimons notre satisfaction par rapport à la participation des différentes OSC sélectionnées qui ont suivi avec intérêt les différents modules développés au cours de ces six jours d’activités. Nous remercions le ministère d’Etat chargé de l’organisation de l’action gouvernementale qui a été un appui important pour l’organisation de cette formation
Durant cette formation, nous avons amené les OSC à procéder à l’identification des besoins en termes d’enjeux de RSE dans les différents pays. On s’est ainsi rendu compte que plusieurs questions notamment celles liées aux droits humains dans les entreprises et à l’impact environnemental ne figurent pas dans l’arsenal juridique de nos Etats. Notre objectif c’est d’amener ces différentes OSC à faire un plaidoyer dans leurs pays afin que les dirigeants puissent prendre des dispositions, légiférer ou créer un cadre réglementaire pour permettre à la RSE d’être une réalité dans ces pays. Au niveau des pays développés la RSE est déjà une réalité. Dans certains pays, il y a même des législations en la matière. Mais on constate qu’en Afrique de l’Ouest, il y a un manque d’outils législatifs. Notre rôle c’est d’accompagner l’Etat à légiférer dans ce domaine. Ce qui sera un précieux avantage pour tous les travailleurs et travailleuses au sein des entreprises.
Il faut aussi remercier l’association Sherpa, l’association RSE et PED de France, l’AFD qui nous appuie financièrement pour la réalisation de ces différentes activités.
Séverin Agondo, membre de RSE Bénin

Je suis satisfait de l’organisation de la RSE-Bénin, des participants notamment les OSC du Bénin, du Togo et du Sénégal. Je décerne aussi mon satisfecit aux formateurs et aux partenaires de RSE-Bénin. Le long de cette formation, nous avons eu à travailler sur les questions relatives aux instruments juridiques nationaux et internationaux ; la protection des droits de l’homme et de l’environnement en sein de l’entreprise ; l’existence des principes de l’OCDE etc.
Ce qui a surtout retenu mon attention, ce sont les expériences partagées et les notions reçues en ce qui concerne les méthodologies de plaidoyer des OSC. Désormais les OSC sont outillées pour accompagner l’Etat dans le respect des droits de l’homme et de l’environnement au sein des entreprises au Bénin, au Togo et pourquoi pas dans toute la sous-région.
Seck Mouhamadou Moustapha, ONG La lumière, Sénégal

Je suis animé par des sentiments de satisfaction. Pour avoir eu une formation pendant une semaine sur la protection des droits de l’homme et de l’environnement. Mes remerciements pour tout ce qui a été fait notamment les interventions des formateurs, les contributions des participants, et tout ceci dans une ambiance bon enfant.
Au terme de cette session de formation nous, participants, avons été suffisamment outillés, armés pour vulgariser ce que nous avons appris ici. C’est très important. C’est ce à quoi sert une formation : il faut avoir retenu quelque chose mais surtout capitaliser et dupliquer. Vulgariser à tous les niveaux notamment au niveau des parties prenantes, des communautés, des acteurs institutionnels et de l’Etat.
Akpegnonwou Delali, ONG Fedia de la coordination des organisations féminines du Togo

Je pars très heureuse, renforcée davantage eu égard aux ressources que j’ai eu à ma disposition pendant cette formation. Au retour de cette formation je vais d’abord constituer un relai auprès d’autres organisations de la société civile qui n’ont pas pu faire le déplacement. Et aussi faire partie du réseau d’acteurs qui sera mis en place au Bénin et au Togo afin d’impacter l’environnement des entreprises et le droit des travailleurs togolais.